mardi, juin 12, 2018





ici là 

voir et lire

ailleurs

le dehors est là mais il est loin










je regarde et j'écris ce que

je vois

j'entends le cri du merle

enchanteur


je vois du blanc et du noir

à travers les

branches


le corbeau

s'envole et je ne le vois

plus






tous les oiseaux 
connus et inconnus
se réunirent un jour pour
constater qu'il leur manquait

un roi

































invocation

louange

un 
mouvement perpétuel

un 
uniforme repos


le firmament 
comme une tente sans pieux


















six jours sept 

planètes

deux lettres neuf 

coupoles

de la poussière sur la queue de l'oiseau



liquide l'océan

glacé la montagne

de la pierre un rubis

du sang le musc






des touffes de roses sur 

la face du feu

des ponts 

sur la face de l'eau






































Elle 

est à l'affût d'une rare

lumière













compact comme 


on est à l'affût du moindre 

bruit

compact

99/100



une réponse
une forme
une contrepartie
une conclusion



elle attendra 
une réponse rassurante
une contrepartie dans une forme
affirmative tendant à une conclusion

à la stabilité


*

écart énigme

OM

le bruit du temps



ce n'est pas par 
hasard

que cette étrange petite
bibliothèque

comme une stratification 
géologique

s'était déposée pendant des 
dizaines d'années































j'ai été

un garçon  une fille  une plante

un oiseau

un poisson  muet 
qui bondit au-dessus de la mer


un dur sentier


















petite note 
de silence    suspendue
point 

d'orgue

accord parfait
en plein 
ciel


fragment du contre-sujet
par mouvement
contraire

cadence évit
ée
avec échapp
ée
feinte





le froid brûle la gorge


l'unité 
sans mesure 
soude les décennies 
en un seul 
jour




































Elle clignait souvent des yeux

Elle a lu quelques phrases avec effort

attentive et absente

pression ferme

tendue à chaque respiration

12 juin naissance de Djuna Barnes

*




née dans l'État de New York, illustratrice, journaliste, dramaturge et romancière, fréquente le cercle des expatriés de la rive gauche du Paris des années 1920, avant de s’installer en 1931, en Grande-Bretagne, où elle écrit Le Bois de la nuit (1936). De retour aux États-Unis en 1939, elle vivra les jours difficiles d’une « inconnue célèbre».


« Un écrivain doué d’un étonnant pouvoir d’expression, une noire fécondité du discours, un jaillissement d’images et d’allusions, alarmant et irrésistible comme la mer en furie.» Graham Greene


« L’une des trois grandes œuvres en prose qui aient jamais été écrites par une femme.» Dylan Thomas



Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Leyris

































COZEVLODOIZESO  

OMNIA  

VERO

ADPATVLA

COEMISSEIAMCVSIANES

DVO 

MISCERVSES  

DVN

IANVSVE  

VET  

POS

MELIOS

EVMRECVM




































Le sel philosophique


Du chaud et du froid
Vont naître deux Rois
L´un de glace l´autre de feu
Le Sel les unira tous deux
Dans le triomphe et dans la joie
















Le Soleil barré verticalement 

désigne 

le Sel de Terre ou Nitre







le sel 

voilà finalement

ce qui devrait rester de la terre

le sel est 

à l’intersection du ciel et de l’eau

du feu et des marées

de l’air et du monde minéral





il est 

comme 
le sperme 
d’

un coït 
permanent 
entre le souffle 
et le mouvement 
liquide inspiré par la lune


regardez ces tas blancs 

vibrants

monter avec le temps

la main dans le sel



l’odeur 

un étrange parfum de violette



la langue 
dans le sel frais

a ce moment-là
c’est comme si tout le corps 
se rappelait 

une autre vie que la sienne

une existence plus énergique

plus fine

un flash d’immortalité