vendredi, juin 08, 2018




Le flux vaporeux des mouvements 

intérieurs

est dans ce cas la loupe 


en même temps que 

la

lumière





dès qu'il pose le point  

l'esprit est un 

œil



dans la félicité des mouvements 

intérieurs

l'existence est en équilibre


































Avance

va sur le chemin

le choeur  la journée  les hautes fenêtres

un jardin
en pleine floraison

les lointains

le regard

un mot  
pour nous inciter au calme


ses pas 
résonnent encore 
sur les dalles de pierre



































le bon et le mauvais goût

la chaise et la table

Bernd et Hilla Becher

la verticale et l'horizontale

le cheval et sa cavalière

le moi et le ça

Narcisse et Goldmund



































Inscriptions

Une raison après l'autre
d'être reconnaissant

pour le fruit de la terre
pour le fruit des arbres
pour la lumière du feu
et pour être venu en cette saison

Reznikoff



poésie

avec 
l'humilité de l'emprunt 

mais

avec 
l'implication de l'empreinte












le bonheur est une marche

de funambule

nous avons le choix de la

teinture







































Le bonheur s'exhale vif  incisif

et vite s'éteint











Vie d'hiver  d'un éclair perdu 

mon âme manque

le souffle bref est notre

memento mori

8 juin mort de Gerard Manley Hopkins


*


Gerard Manley Hopkins naît en 1844, comme Verlaine, soit deux ans après Mallarmé  et dix ans avant Rimbaud . Il mourra en 1889, juste avant d'atteindre ses 45 ans.

Il étudie à Oxford, se convertit au catholicisme en 1866 et entre chez les jésuites deux ans plus tard, en 1868. Il brûle alors ses poèmes de jeunesse, et décide de n'en plus écrire. En 1872, il découvre la philosophie de Duns Scot.

En 1875 (sept ans après l'arrêt de son activité poétique), il renoue avec l'écriture de poèmes (à l'occasion du naufrage du Deutschland) et continuera ensuite de le faire de manière saccadée  jusqu'à sa mort.

Aucun de ses poèmes ne sera édité de son vivant. Il faudra attendre 1918 (près de trente ans après sa mort) pour que soit publié un premier recueil de ses vers, à l'initiative de son ami le poète Bridges.


Un poème de Gerard Manley Hopkins, c'est cela :



Inversnaid 

Ce ruisseau sombre d'un brun croupe-de-cheval
Qui dévale sa grand'route et rugissant roule des rocs,
Dans la crique et la combe plisse sa toison d'écume
Et tout en bas au creux du lac tombe en sa demeure.

Un béret de mousse fauve bourré-de-vent
Virevolte et se défait à la surface du brouet
D'un étang si noir-de-poix, farouche et menaçant
Qu'il touille et touille le Désespoir pour le noyer.

Imbibés de rosée, bariolés de rosée, voici
Les replis des coteaux où le torrent s'encaisse,
Les rêches touffes de bruyère, les bosquets de fougères,
Et le joli frêne perlé penché sur le ruisseau.

Qu'arriverait-il au monde, s'il se voyait ravir
L'humide et le sauvage ? Qu'ils nous soient donc laissés,
Oh ! qu'ils nous soient laissés, le sauvage et l'humide,
Que vivent encor longtemps herbes folles et lieux sauvages ! 



Une poignée de mains
La musique du poète Gerard Manley HOPKINS
Conférence HorLieu - Lyon  29 avril 1999

François NICOLAS

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