Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
samedi, mai 26, 2018
Fétiche
Guerre
Imaginaires
Inter-texte
Isotrope
Langue
Lecture
le texte
il produit en moi le meilleur
plaisir
s'il parvient à se faire écouter
indirectement
si le lisant je suis entraîné
à souvent lever
la tête
à entendre autre
chose
Je ne suis pas nécessairement
captivé par le texte
de plaisir
ce peut-être
un acte léger complexe
ténu
presque étourdi
mouvement brusque
de la tête
tel celui d' un oiseau
qui n'entend rien de ce que nous
écoutons
qui écoute
ce que nous n'entendons
pas
Philippe Sollers
dans son Éloge de l'infini
La poésie invisible
Cocteau dans son journal
L'invisibilité me semble
être
la condition de l'élégance
Alberto Manguel
dans son journal d'un lecteur
Je pourrais composer mon journal intime exclusivement à partir de fragments d'autres journaux intimes. Ce serait là que le reflet de mon habitude de parler par citations.
il appelle l'intérieur de la bulle
matière ou ténèbres
l'extérieur
lumière
on notera au passage
que les ténèbres sont toujours
multiples
ce qui est à l'intérieur de la bulle
est épars et fractionné
la lumière comme l'unité au singulier
est à l'extérieur
comme des bulles dans l'océan
les bulles
sont séparées les unes des autres
alors que l'eau ne fait
qu'un
l'univers tend vers
un seul
but
retrouver
cette unité perdue
pour ce faire
il doit dissiper l'agitation qui a créer
la peau de la bulle
peau qui d'ailleurs n'existe pas plus
que sur une bulle d'air
dans l'eau
cette frontière intangible n'est due
qu'à une différence
de pression
142
dans quelle main ai-je
ma raison
personne ne peut le deviner
car je peux
en joignant les mains
faire passer ma raison de l'une à l'autre
en un instant
Toujours à nouveau toujours à nouveau
rejeté au loin rejeté
au loin
Montagnes déserts grande
étendue
Il s'agit de les traverser
en marchant
un cercle de nuage planant
143
la fleur rêveuse pendait
sur la haute
tige
le crépuscule l'enveloppait
Je ne peux plus continuer
ainsi s'achève ce que je serai
en mesure de faire avec mes yeux
ce qui revient presque à descendre
au tombeau
26 mai mort de Samuel Pepys
*
De nos jours, il est connu principalement pour son Journal qui couvre la période 1660-1669, rédigé presque intégralement en utilisant une sorte de sténographie. Pepys y relate notamment les grands événements dont il a été le témoin au cours des années 1660, comme l'épidémie de peste de Londres (1665-1666), la deuxième guerre anglo-néerlandaise (1665-1667) et le grand incendie de Londres (1666). Il y décrit aussi très méticuleusement ses sorties au théâtre, la mode, la nourriture et les boissons de l'époque, ce qui fournit une documentation de première main sur la société anglaise des années 1660 et constitue un formidable outil pour les historiens.
Cahier de verdure
Déchiré va-t-il entier
Rester sur quelques sentiers !
Petit Air
Le poème comme expérience
Saisir des événements apparemment anodins, banals, décomposés avec précision dans le texte, de manière presque démonstrative, et le plus brièvement possible, afin d’en détailler et d’en agrandir la succession et les infimes articulations, à la manière dont l’esprit s’en saisit, selon son mouvement et son rythme.
ce matin
un peu avant l'aube
silencieux
immobile
aligné
attendre
L’heure où quelque
chose semble
tourner
comme une porte sur ses gonds
rassembler les fragments
plus ou moins
lumineux et probants
d’une joie
dont on serait tenté de croire
qu’elle a explosé
un jour
il y a
longtemps
comme une étoile intérieure
et répandu sa poussière en nous