Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
samedi, mai 05, 2018
Cerveau Codex
un codex plié
à la mémoire quasi illimité
Cerveau Livre
*
En espagnol le mot signifiant attente
espera
a la même racine qu'espoir
esperanza
A propos de l'expression sala de espera
salle d'attente
Gide
s'émerveille dans son
Journal
Quelle belle langue
que celle qui confond l'attente
et l'espoir
Progrès
Freud découvre l'hystérie
un continent nouveau bientôt recouvert
par un océan d'images
être ensemble
seriné par la propagande sociale
restons unis
clame la névrose sur fond d'attentats
tirez-vous de là
répond le silence
la vérité vous rendra libre
a dit quelqu'un de grande envergure
un peu plus libre
propose modestement l'analyse
pas de grands mots seulements
les mots
CENTRE
363738
Toute leur vie était organisée
non par des lois
des statuts ou des règles
mais selon leur vouloir et
franc arbitre
Ils se levaient du lit quand bon leur semblait buvaient mangeaient travaillaient dormaient quand le désir leur venait nul ne les éveillait nul ne les forçait ni à boire ni à manger ni à faire autre chose
Ainsi l'avait établi Gargantua
En leur règle n'était que cette clause
Fais ce que voudras
*
Au seuil de ma bibliothèque
j'ai inscrit une variation
sur la devise
de l'abbaye de
Thélème
LYS CE QUE VOUDRA
je travaille chaque jour sur plusieurs
livres voix
59
un jeu de patience
un jeu simple et pas
cher
on pouvait fourrer le jeu de patience
dans sa poche
l'emporter le ressortir et jouer avec
où que l'on
fût
60
quand la bille était désœuvrée
elle déambulait
le plus souvent sur le
plateau
les mains dans le
dos
elle évitait les chemins
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vous admirez Isabella
c'est Isabella
son visage marquait
le doute
et pas à cause de la serrure
rouillée
Poète
lexicographe
critique et moraliste
le Dr Samuel Johnson trouva en
James Boswell
un biographe idéal
Le livre que ce dernier tira de leurs entretiens est un chef-d'œuvre que Macaulay considérait comme la meilleure biographie jamais écrite, et Carlyle comme un ouvrage
au-delà de tout autre produit du XVIIIe siècle
au-delà de tout autre produit du XVIIIe siècle
Voici donc enfin
la traduction française intégrale
d'un des monuments de la littérature
et de la culture anglaises.
" Sa figure a frappé de stupeur ses contemporains. Ses traits ont été fixés par le peintre Reynolds, qui était de ses amis et de ses commensaux, en une image parlante : la carrure large, le cou enfoncé entre les épaules, un front étroit, plissé, des lèvres épaisses, une lourde tête offusquée d'une vaste perruque de guingois, un grand tricorne clabaud toujours sur les yeux, un habit de grosse toile noire, dont il coulait la pièce à fond, et boutonné tout au long, le visage vérolé et mélancolique. On eût dit, à vingt ans déjà, qu'il entendait tomber ses dernières années comme les gouttes d'une pluie d'hiver sur le pavé. L'irritabilité de son caractère était telle que non content de se ronger les ongles jusqu'au sang, il se raclait en plus les phalanges avec un canif. Il frappait encore par une trépidation perpétuelle et une singulière gesticulation. Voilà pour l'extérieur. A l'intérieur, un volcan. Pour le monde, un dictateur des lettres. Boswell vint à Londres vers 1760, tiraillé entre la volonté de son père, qui voulait lui faire faire son droit, et sa vocation personnelle, qui était de rencontrer des hommes célèbres et de fréquenter des actrices et des dames de petite vertu. Il concilia ses devoirs filiaux et ses inclinations le jour où, dans l'arrière-boutique d'un libraire de Great Russel Street, il fit la connaissance du fameux docteur Johnson, sans se douter que la biographie minutieuse, luxuriante et diffuse qu'il lui consacrerait, lui assurerait, dans le rayonnement d'un astre, l'immortalité d'un satellite. "
Gérard Joulié
1784 Âge 75 ans
Et j'en arrive à présent
à la dernière année de la vie de SAMUEL JOHNSON année durant laquelle quoique affligé de graves et invalidantes maladies il continua néanmoins de donner de multiples preuves de ses merveilleuses aptitudes mentales qui l'avaient élevé si haut dans le monde intellectuel
à la dernière année de la vie de SAMUEL JOHNSON année durant laquelle quoique affligé de graves et invalidantes maladies il continua néanmoins de donner de multiples preuves de ses merveilleuses aptitudes mentales qui l'avaient élevé si haut dans le monde intellectuel
Sa conversation et sa correspondance ne furent aucunement inférieures à celle des années précédentes
La lettre suivante témoigne de l'intérêt qu'il continuait de porter aux plus menues bagatelles de la littérature
A M. Dilly libraire dans Poultry
Monsieur
Il circule dans le monde une collection de livres que vendaient les librairies sur le pont et que je vous supplie de me procurer
Ils ont pour titre Les livres de Burton et l'un d'entre eux s'appelle plus particulièrement Admirables Curiosités Raretés et Merveilles de l'Angleterre
Je crois qu'il y en a cinq ou six et qui me semblent tout à fait propres à séduire le plus flegmatique des lecteurs
Tâchez de me les obtenir et de me les envoyer en même temps que la meilleur édition de l'Adresse aux Non-Convertis de Baxter
6 janvier 1784
Sam.Johnson