lundi, avril 30, 2018






Grand-Monde 

est un livre tourné vers 

les arbres. 

Pourquoi écrire sur eux ? 










Parce qu’ils plantent un rapport, à la fois essentiel et fragile, à la nature. Ils donnent en silence les coordonnées de notre monde. Ces poèmes font la biographie des arbres, appelés « Ils » dans la première entrée, « Les Longtemps ». Ils s’y dessinent dans leur verticalité, collectivité vulnérable, accueillante et fermée. On les voit tenir à la lisière de l’humain. Ils poussent à l’orée de l’Histoire. Ce sont des relieurs. Ils persistent.





la nature a des senti-
ments lents



des animaux de
langue morte im-
priment leurs corps



dans notre boue



un arbre enterré par
les branches ressem



ble à un arbre plan-
té dans la mer se
sent




                              seul






Aurélie Foglia

José Corti


*

sitaudis





































Donald Sultan 

Wallflowers 

2007





































Jeune femme sans ombre

prologue

dans un passage obscur et confus du

Réel et son double












l'ombre

le reflet

l'écho


épilogue



ce sont amis que vent 
emporte

et il ventait devant 
ma porte


































Alba

le point   du jour

le logos

les strates 
et tous les mystères


la lune

la blanche  
muraille de musique

la soie



la table
d'harmonie
les 
bambous

la 
poussière









la beauté

un drap 
blanc devant soi au soleil

un 
dévoilement

une 
présence







Du 
latin 

alba       de albus

blanc 

alba \ˈal.ba\ féminin

Aube aurore


Royaume d’Alba
royaume d'Écosse au Haut Moyen Âge

Alba 
reste le nom gaélique pour l'Écosse

Alba
au Moyen Âge
chant matinal   aube    des troubadours



Alba

rivière de Gaule aujourd’hui 

l’Aube




































Être là  immobile  attendre

Prendre le texte au début

le lire  véritable travail  ne pas perdre

de temps et tout de suite oser

le dire  30 avril mort d'Antoine Vitez

*





Antoine Vitez fut secrétaire d’Aragon, metteur en scène, fondateur du Théâtre des Quartiers d’Ivry, directeur du Théâtre national de Chaillot, administrateur de la Comédie-Française, pédagogue, traducteur du russe, écrivain et essayiste. Il a œuvré dans le domaine du théâtre, du jeune public, de la marionnette, de la poésie. Militant pour un théâtre engagé dans la cité, un théâtre qu’il voulait « élitaire pour tous », il n’eût de cesse d’interroger le présent de l’art et de la politique.