mercredi, janvier 24, 2018



je vis

un creux de ruine au milieu
des montagnes à la clarté de la
lune    une chapelle vacante où
n'habite que le vent    je vis dans
un éclair  une bourrasque humide
porteuse de pluie  

je vis aleph 

le roi
et
la reine

*

















Sa valeur numérique est 

Un

l'unité parfaite

le centre éternel du Tout


Le  Un   est 

cette 

tête d'épingle surgie 
silencieusement 
du néant 

qui contient toute chose en 
potentiel

puissance absolue capable de passer 
de l'unité 
à la multiplicité 
infinie

10   100   1000    10000  ....


*





UN
NU























Le mot Querétaro signifie  

le lieu des rochers 

en langue tarasque du peuple Purépecha 

ou bien 


le plus grand jeu de balle  en

otomi



Santiago de Querétaro







ou plus simplement Querétaro est 

la capitale de l'État de Querétaro de Arteaga

au Mexique 



































je vis

la nuit et le jour contemporain
un couchant à Querétaro qui
semblait refléter la couleur d'une
rose à Bengale  ma chambre à 
coucher sans personne


je vis


le rayonnement d'une rose 
épanouie rouge foncé et or 
un joug de bœuf    un couple 
uni dans le cheminement





































Elle

et sa petite voix


ne te satisfais de rien qui ne soit neuf

ni du plus haut niveau







Ma paix Mon chemin

*



les  amoureux épris 
de fusion

sont capables de rester face à face
dans une totale immobilité

le choc amoureux 

fige

le choc artistique également 

































La partition n'existe pas

elle s'improvise   érotique  engageant

le discours immédiat   le cœur sur le gril

de l'impatience  jusqu'à satiété


24 janvier

Mort de Georges Perros

*







Peut-être 

que le poème 

est le fragment de langage 

le plus utile à l’homme qui veut changer 

le monde...


Être des hommes avec les hommes. 

Parler.


*



Il ne se disait pas écrivain   mais  noteur 


Des petits bouts de papier de vie
Des petits bouts de papier noués en mots
Choix de textes

Bibliographie 

ici









































C’est sans doute 

vers un seul paysage – 

immuable, tangible – que l’on s’avance 

en écrivant 









et que le poème sans fin recommencé tente de circonscrire – en vue d’une lumière, ou d’un apaisement. Un Pré, donc – où aurait eu lieu une scène que l’on hésite à transcrire mais dont l’ombre ne cesse de planer, dans la nuit arrêtée, comme un long cri muet. Et dont l’image se répète, au fil des ans : on se dirige obstinément vers elle, sans l’atteindre jamais. Trouée dans le décor – et dans la prose ordinaire – le poème reproduit cette marche immobile, inventant pour la décrire un nouveau tracé prosodique, dont on percevra peut-être ici l’avancée : car si ce sont des corps qui tombent, à la croisée des pages, le périple menant au Pré fut bien d’abord ce chemin vers qui nous y reconduit sans cesse – avant la traversée.







Parler ne sert à rien 

: ils étendent les toiles

dessinent l’araignée

copient l’empreinte

d’une patte d’oiseau 

Dans l’herbe une couleuvre rampe

la flèche file à travers ciel

la main dépèce un lièvre. 

Une femme accroupie colorie une assiette

des jeunes gens d’herbe sèche. 

Un poinçon grave un signe

dans le cuir d’un licou.