lundi, janvier 01, 2018



je suis un vieux hibou maintenant – Sollers


Le Martray, 10/8/77
(mercredi)

Mon amour,

je me suis levé cette nuit pour travailler… De trois heures à six heures du matin… C’était imprévu et beau, donné comme la nuit tranquille qui n’arrête pas de recomposer ses étoiles… Je ne regrette pas d’être resté si longtemps : il faut une accumulation, même d’ennui, de poussière, d’inutilité… Il faut aussi sentir l’écoulement lent, si lent, de l’absurdité du temps, l’effritement grain à grain du non-temps… La lumière de rosée, la nuit, est magique : croissant de lune style poésie persane et désert, Grande Ourse plongeant dans la montée de la marée à l’horizon noir… Je suis un vieux hibou, maintenant, avec son Évangile sur la table… N’est-ce pas curieux ? Quel esprit de contradiction et de contretemps, à moins que ce ne soit pour après-demain, ou pour jamais ? Il y avait, tard dans la soirée, un film sur les États-Unis vus par l’Europe : des tableaux d’indiens naïfs et charmants.
Il faut que je relise Chateaubriand… Que je reprenne l’histoire du 19e… Toujours trop ignorant… Je me demande pourquoi cette frénésie que Paradis parle de tout ? Je suis devenu une sorte de filtre à tout redire… Bizarre maladie…
Août est très différent de Juillet, beaucoup plus réduit et précis.
Le Venise va être encore plus beau, je le sens –
Je t’embrasse, je t’aime,

Ph
(dessin d’une petite fleur)

Lettre 204

Philippe Sollers
Lettres à Dominique Rolin (1958-1980)

source

cet air de rien

Anna Urli-Vernenghi

ici

































*

L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose

Avec des coussins bleus.


Nous serons bien. 


...

Rêvé pour l'hiver

Rimbaud












Et tu me diras : « Cherche ! » en inclinant la tête,

– Et nous prendrons du temps à trouver cette bête


– Qui voyage beaucoup…




























Un livre de mémoire.

Les mots rayent le visage

métamorphosé.

Forment une collection d'insectes :

formes géométriques,

tourbillons,

spectres.



Premier Janvier

Naissance d'Edouard Levé

*

P.O.L

ici


































2018  =  11  =  2










les deux aspects 

de la force



















La Vesica Piscis

Symbole ancestral du Christ

Ichtus

A la base de la construction géométrique 

de la Fleur de Vie












Le diamètre

La ligne formée de deux points    

passant par le centre  délimite 

le haut et le bas

Elle représente la première division du cercle













Division cellulaire

Division fractale de l’unité première 

en deux unités 

identiques












Polarisation du cercle

Création du Yin Yang

 à la base du 

Yi King

le livre des transformations 

*




L’Astrologue : le soleil et la lune

L’Initié : la polarité

Le Magicien : le magnétisme

L’Égyptien : le Caducée d’Hermès

Le Religieux : la Vesica Piscis (symbole du Christ)

L’Alchimiste : le Yin et le Yang ~ Solve et Coagula

Le Scientifique : l’électricité ~ le magnétisme ~ la division cellulaire





































Le fatras

un poème à forme fixe 

datant du Moyen Âge et ayant disparu 

avec le début de la Renaissance


Le fatras est un poème de non-sens selon la terminologie 

de l'humour anglais


Ce poème apparenté à la fatrasie cultive 

l'absurde et l'impossible














Fatras

Amas confus

désordonné   de choses hétéroclites

Un fatras de livres

de paperasses

Ramassis d'idées

de paroles et surtout d'écrits   formant un ensemble

disparate et incohérent

Fatras 

académique
philosophique
scientifique


C'est ...... un fatras  un fouillis  
un amoncellement 
de littérature 


L'univers intellectuel était pour moi un vaste fatras où 
je me dirigeais à tâtons



Il est bien vrai cependant que si l'on réduisait 
cette immense collection au petit nombre de livres 
qui contiennent 

des idées neuves 
des vues utiles 
des vérités incontestables

que si l'on vendait à la livre
au profit du goût et du bon sens
les compilations indigestes
les assommants  commentaires
l'amas des controverses
les contrefaçons des plagiaires 
l'énorme fatras des romanciers 

la masse épouvantable de tant de poésies 
soi-disant légères

il est vrai  que si l'on faisait cette réduction
on pourrait loger toute la Bibliothèque 
dans une   armoire