Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
mercredi, décembre 12, 2018
D.
m’a dit plusieurs fois
que
j’
avais
été fait pour
un
autre monde
Je
ne sais si cela est vrai
mais ce qu’il y a de certain
c’est qu’il y a bientôt cinquante ans
que
je
suis étranger dans
celui-ci
que
je
vis d’une vie
imitative qui n’est pas la mienne
que
je
me plie
sans cesse
à l’allure des autres
et que
je
suis comme un chien
qu’on apprend à marcher sur
deux pattes
De là
une démarche tantôt originale
et tantôt gauche
Ce qui s’échappe de moi
ne vaut jamais ce qui s’y passe
Je
ne parle bien qu’avec moi
ou avec les autres
quand
je
n’y pense pas
Plus
j’
écris vite mieux
j’
écris
Quand il m’arrive d’avoir
de l’esprit
j’
en
ai beaucoup
J’
ignore
encore ce que
je
puis faire
Les grandes
actions et les belles choses
m’affectent de la manière la plus violente
et la plus durable
Si
je
n’y prends garde
je
suis
tout prêt
à me les approprier
La tête dans les nues
j’
aperçois
une paille à terre
Ce que
j’
ai
une fois admiré
je
l’admire toujours
Je
fais peu
de cas de ce qui ne saurait
répondre à mon
cœur
C’est pourquoi
j’
aime
mon semblable de préférence
à tout
Faites
si vous pouvez
que ce morceau de marbre jouisse
de ma surprise et
je
ne m’en séparerai
jamais
C’est pourquoi
deux yeux tendres m’offrent
un plus beau spectacle que l’univers
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