Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
dimanche, février 11, 2018
je vis l'Aleph
pour décrire une peu de cette folie
précise
je vis
l'Aleph pour entrevoir
ne fût-ce que 1/10 000 000e
de seconde
le grand vide sourd où bouillonnent
les parcelles
pour être plongé au plus profond
du monde
je vis
l'Aleph pour être sur la plus
haute montagne
je vis
l'Aleph pour voir cette maison
terrible de la matière
en feu
pour connaître le secret
des secrets
je vis
l'Aleph tracé ses sarabandes
de soufre
je vis
l'Aleph pour voir je jeu
initial
je vis
l'Aleph se soulever et lancer
ses dés
je vis
l'Aleph pour observer de mes yeux
ce que les yeux n'ont pas
le droit de voir
je vis
l'Aleph pour sentir sur ma peau
ce que ma peau n'aura jamais
le droit de vivre
je vis
l'Aleph pour tout
cela
je vis
ce cœur qui sursaute dans la glaire
de l’œuf cru
je vis
ses ahans
ses soubresauts aux vitesses
innommables
ses rayonnements
ses chutes
ses frissons
ses réactions en chaîne
ses transferts
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