dimanche, février 11, 2018





Ainsi se déroula la mort

le monde était lanterne pour mes yeux

le jour n'est que nuit dans ta distance

les heures entières se brisent

11 février mort d'Amélia Rosselli

*






L’œuvre poétique d’Amelia Rosselli est marquée par un rapport fondamental à la langue et à la culture française : un lien aussi fort, peut-être, que celui qui l’unit à l’anglais. De ses débuts en 1952 jusqu’à ses derniers poèmes, parus à titre posthume, son écriture reflète en permanence cette situation « entre les langues ». Sa langue n’est pas simplement l’italien mais un « ydioma tripharium » inextricablement lié à son parcours biographique.





Que c’est drôle je parle et je parle avec le moi-même 
en me disant que c’est beau le ventre le bras nu
d’une femme même d’un homme
et les énormes arbres du quartier gras.
Gentiment gentiment pousse-t’il la bicyclette
muette. Sa femme cherche une pharmacie elle est de très mauvaise
humeur il pousse la bicyclette-bonheur ;
bonheur bonheur retrouve-moi sous les pieds des géantes
marines aux pieds des géantes
femmes aux bras tendus flaccides
du quartier gros, promène-toi à la table avec la bouteille de bière
en face, brune.

1954































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