mercredi, avril 05, 2017

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les saules têtard montent la garde à
la frontière ouest du jardin la belle

















saison va leur rendre camouflage
de verdure argentée ils n’ont pas
une forme naturelle c’est l’homme
qui les forme l’homme qui leur donne
l’homme qui leur donne une tête
une grosse tête pleine de bosses
dans la terre ils n’étaient d’abord
qu’une simple brindille une branche
flexible un scion taillé chaque année 



Visions d’un jardin ordinaire 
Lucien et Josiane Suel
Marais du Livre
2004. 


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Un arbre têtard est un arbre dont la forme caractéristique, en « grosse tête », résulte d'un mode d'exploitation spécifique, par étêtages réguliers, en vue de l'autoproduction de bois de chauffage ou de bois de tressage. Le feuillage frais, après émondage, peut servir à l'alimentation animale et les branches séchées au fourrage d'appoint.






























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Robert Irwin

Jake Leg

1962

oil on canvas













Robert Irwin 

de la réduction 
phénoménologique husserlienne 
à l’ouverture au monde



Robert Irwin représente un aspect de l’art américain dans ce qu’il a de plus jeune et parfois de plus audacieux. Né et formé en Californie à un moment où cet état n’a pas encore affirmé une identité culturelle forte face à la côté Est, il aborde la pratique artistique avec un maigre bagage (mais une belle énergie) obtenu dans plusieurs établissements qui ne lui ouvrent pas la porte de la modernité. Il s’y ennuie. 

Un caractère méditatif prend forme qui va le rapprocher d’une attitude contemplative trouvant sa source en Extrême-Orient. L’artiste témoigne d’une manière de « faire le vide » méditative et contemplative. Cette démarche se manifeste progressivement dans un geste consistant à « nettoyer », « dissoudre » et enfin « suspendre ». Ce dernier, qui peut être estimé en accord avec les termes de l’« épochè » de Husserl, tend à suspendre le jugement au profit d’une pleine saisie du monde et de soi. D’autres apports seront déterminants : les expériences menées encore très jeune dans un cadre scientifique et les lectures faites dans la maturité d’ouvrages philosophiques. C’est un homme du concret qui construit son propre chemin pour arriver à s’inscrire dans les grandes problématiques de son temps.































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1 2 3

RO
BERT
LAX













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la terre est-elle
plus vraie
que le
soleil ou
la lune

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crépuscule

l'araignée sur sa froide 
étendue
de verre

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soulagement

lisez vous toujours la fuite
dans le mystère

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fiction

la peur a pour mesure la distance
entre un événement et
sa représentation
mentale

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prophète ! 
dis-je

être de malheur ! 























oiseau ou démon
mais toujours prophète ! 

que tu sois 
un envoyé du Tentateur

ou 
que la tempête

t’ait simplement échoué
naufragé


mais encore 
intrépide sur cette terre 
déserte


ensorcelée

dans un logis par l’Horreur 
hanté




dis-moi sincèrement

je t’en supplie


existe-t-il

existe-t-il ici un baume de Judée ?





dis

dis

je t’en supplie ! 




le corbeau 

dit 

Jamais plus ! 





























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