mercredi, mars 08, 2017

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J’écris 
pour voir

Christian Dotremont
































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Christian Dotremont
















Nouvelle sémantique

1976 

Photographies

en n&b

Galerie de France







































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14

le 
divin
est 
le 
dépassement 
même
il 
peut
se 
produire 
et
s'
imposer
partout


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pour Parménide
le dieu est quelque chose 
d'imaginaire



[

comme un ouvrage
de l'esprit
une figure
arbitraire

]





il en fait
comme une couronne
qu'il appelle

stephanè

un cercle formant clôture
pour la chaleur de la lumière
qui entoure le ciel et qu'il appelle 

dieu































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André Kertész

Bow and arrow

1929 

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l'effet 
de brouillage intense est 
continu


à hauteur 
les avancées rentrent en 
collision


une humidité 
démarre et se retrouve 
pincée


étalage 
des risques sur une surface 
amère






























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Imaginons 
qu’un coquillage pensant 

émerge pour la première fois 
des profondeurs océaniques et offre ses valves 
à la lumière. 















Supposons qu’il sache ne pouvoir rester que peu de temps au sein de l’univers immense et bigarré et qu’il devra bientôt retourner à jamais au cœur des abysses obscurs de la mer. Comment pourrait-on justifier à ce coquillage qu’il lui incombe, non par nécessité, mais par devoir moral, d’employer ces quelques instants au travail ? Comment ne pas soutenir que son essence même, en tant qu’entité spirituelle et pensante, exige qu’il se consacre à la contemplation du spectacle grandiose qui se présente à lui pour un bref instant ? Et comment pourrait-on louer la grandeur morale de ce coquillage et lui reconnaître une spiritualité supérieure s’il dédiait ce bref moment au travail et non à la contemplation ? Or, l’homme n’est pas différent de ce coquillage qui surgit l’espace d’un instant à la surface de la vie et disparaîtra incontinent dans les abysses. 



Le travail est-il moral ou immoral ?

La société capitaliste envisage le travail selon une conception éthique autant que religieuse. Considéré comme une vertu, la question de ses conditions tend à n’être plus posée. À l’inverse, si on le mésestime, il entraîne des revendications économiques et sociales. Mais l’engrenage du travail, censé favoriser l’élévation vers les hautes sphères de l’esprit, y fait aussi obstacle en justifiant l’asservissement. Pour résoudre cette équation insoluble, le philosophe italien reprend à son compte, avec un art de la transmission qui lui est propre et parfois non sans les critiquer, les travaux de Schiller, Simmel, et même le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels. Surtout, Rensi démontre ici, de nouveau, sa faculté de stimuler les esprits. Car si, à ses yeux, la haine que le travail inspire apparaît proportionnelle au désir d’atteindre la véritable destinée humaine, il valorise du même coup le jeu, l’art, la passion des sciences, toute activité susceptible d’échapper à la contrainte et au diktat de l’argent.

Traduit de l’italien par Marie-José Tramuta.
Précédé de L’Audace de Giuseppe Rensi par Gianfranco Sanguinetti.































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Khatia Buniatishvili 

ხატია ბუნიათიშვილი















née le 21 juin 1987 à Batoumi en Géorgie

une pianiste 

Liszt 
Hungarian Rhapsody No. 2

ici
































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Nous croyons les arbres
immobiles et les animaux rapides, 














mais si chaque année passait comme une seconde dans un temps accéléré, ce sont les arbres que nous verrions jaillir, déferler dans l'espace comme des vagues, et ce sont les animaux même que leur mobilité rendraient invisibles, et nous saurions qu'il existe entre tous moins de différences de degré ou de nature que d'échelle. Armand Farrachi, la tectonique des nuages, biophilia Corti.









































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une idée

d'une tête à une autre

tête












un arbre est un arbre

à moi de décider

si c'est un obstacle ou un monument

pour autant que je lui prête

à lui aussi

un peu d'attention



arbres 

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Puissions-nous tous 
un jour nous sentir ainsi élevés 

par la poussée d'une ascendance due aux hautes pressions dans un courant d'air aussi  translucide que du cristal, au plus près du ciel, sans bruit, dans la douceur du soleil levant, touchés par la grâce, et finir en beauté, presque en apesanteur, inondés de lumière, voilà qui pourrait former notre souhait ultime. Armand Farrachi, la tectonique des nuages, biophilia Corti.


































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