A présent le livre 

est d'autant plus précieux que son autorité

est sapée

On parle de crise du livre, certains vont jusqu'à évoquer sa mort, sans plus de pudeur. Mais il ne s'agit pas de ça. Depuis qu'il est blessé, le livre a acquis une autre stature. Il se présente dans sa fragilité, il se tourne vers nous, il exige notre appui, notre aide. Le statut de la lecture en est entièrement bouleversé et entraîne avec lui l'écriture. Car l'écrivain, aujourd'hui, ne produit rien qui puisse faire autorité. Plus encore que ses incertitudes, c'est sa précarité qu'il exhibe. Avant, on le respectait, et maintenant (enfin) on peut l'aimer.

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L'infortune s'efface

l'oubli du malheur   remède :

baiser la plus tendre femme avec toute la délicatesse

avec le rire  le plaisir  longtemps

2 décembre

Mort de Donatien Alphonse François de Sade


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