jeudi, octobre 05, 2017

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M.N.

un silencieux glissement 

fantomal 














un grand voilier qui passe, 

d’un silencieux glissement fantomal. 

Ô fantomale beauté ! 

Quel enchantement n’exerce-t-elle pas sur moi ? 

Quoi ?

Cet esquif emporterait-il le repos taciturne du monde ? 

Ma propre félicité assise là-bas, 

à cette place tranquille, 

mon moi plus heureux, 

mon second moi-même éternisé ?

Pas encore mort, 

mais déjà ne vivant plus ? 

Glissant et flottant, 

être intermédiaire, 

spectral, 

silencieux et visionnaire ? 

Semblable au navire 

qui de ses voiles blanches 

plane au-dessus de la mer 

comme un gigantesque papillon ? 

Ah ! 

Planer au-dessus de l’existence ! 

C’est cela ! 

C’est cela qu’il faudrait !... 

M.N.































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