lundi, mars 27, 2017

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Bill Traylor 

Plus de quatre-vingts balais 
et enfin libéré 
de la Plantation dont il porte toujours le nom… 












Bill vagabonde dans les rues et les éclats de couleurs franches en aplat du bout des doigts et des formes passées par l’œil roi du souvenir — pas l’œil de trop, mais le bon. Dans l’ombre d’un auvent d’une salle de billard, Bill dessine sur tous les supports qui lui tombent sous la main : bouts de papier, fonds de boîtes, cartons récupérés çà et là ; utilise outils et matériaux simples : crayons de bois et de couleur, mines de plomb ou de charbon, peinture pour affiches ; et étend au vent les petites voiles, accrochées à des cordages de fortune comme aux étais d’un beaupré.









On peut toujours exhiber le sordide, le laid, la meurtrissure, mais on peut aussi exprimer la lumière qui, pareille à de fraîches rigoles, y ruisselle malgré. Car des frontières et des bordures, du cercle infernal le cou déjà il tordait et en tirait les nets profils d'un millier (oui, millier) de compositions juvéniles : chat violet, chien bleu, brun ou à pois, homme dans une plantation, hibou noir, poisson, éléphant, poule jaune, homme à la pipe, oiseau rouge, chat bleu, femme avec un sac et un parapluie, grenouille, lézard, femme à la robe noire, homme au pantalon vert, chèvre et serpent, tortue, lièvre, etc. Séjour des fables primitives près d’une fontaine rouge où se pose l’oiseau bleu.





































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