La neige est d’une étonnante profondeur
non par accumulation
mais par retrait
elle ne creuse pas elle recouvre
et dans ce recouvrement
elle ouvre un espace
où le regard descend
sans rencontrer d’obstacle
Chaque flocon ajoute du silence chaque couche élargit le temps
La surface paraît simple
presque plane
mais elle retient une multitude de traces effacées
de pas oubliés
de gestes dissous
La profondeur de la neige n’est pas verticale
elle est intérieure
elle tient dans cette capacité
à suspendre le monde
à ralentir la pensée
à rendre visible
ce qui d’ordinaire passe inaperçu
Dans la neige le bruit s’éloigne
les contours se taisent
et l’espace devient attentif
Ce n’est pas un vide mais une densité calme
une invitation à rester
à attendre
à comprendre que la profondeur
peut être blanche
immobile
et pourtant infiniment habitée
.
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