vendredi, février 10, 2017

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Il est possible 
que ce qu’on cherche dans la lecture 
ne corresponde pas du tout à ce qu’elle assouvit. 

(…) 















il m’est impossible de contempler cette expérience que je crois extrême. À certains égards c’est un état limite très ancien, sans comparaison avec l’écriture qui est si récente. Sortir de soi, voyager, fabriquer un chant qui mène dans l’autre monde, drogue, extase, tapis magique, chant chamanique, cela c’est la fonction de la lecture. D’autre part, c’est une curiosité sexuelle intense, voyeuriste, pour tout ce qui est autre, qu’il s’agisse du sexe, de la famille, du groupe, des groupes, des mœurs, du temps, de l’espace. D’une autre manière encore c’est une activité de recherche active, pour décomposer le composé social. Enfin pour une autre part, qui n’est pas la moindre et qui n’est pas la moins périlleuse, la lecture est une régression très étrange à l’état de l’audition avant la voix.



Pascal Quignard 

le solitaire

Rencontre avec Chantal Lapeyre-Desmaison, 

Les singuliers

Les Flohic

2001

p. 71-72





























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