dimanche, janvier 08, 2017

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Formez 
des petits poèmes avec 
vos mains. 













Un poème, ce n’est pas grand-chose, c’est une forme, ce n’est pas une Forme majuscule, un bronze, un Brancusi, un Serra. C’est de poche. Vous me direz il y a de grands poèmes : les psaumes, les cantos, les paradis. Mais ils sont petits quand même. Il y a une voix misérable dedans ou joyeuse qui cherche sa respiration. Tous les poèmes réussis sont petits. C’est ça qui fait leur force. Ils sont tellement intensément parlés qu’ils restent suspendus dans l’air ; c’est pour ça qu’on laisse beaucoup de blanc autour. Mais au fond, ce sont des presque phrases. Et si vous êtes arrivé à vider la poésie de la poésie pour lui redonner la parole – comme on doit le refaire sans arrêt – elle s’anime. Un poème bien vivant se replie d’un coup sec comme un canif de poche bien huilé, une portière de Rolls, une carabine. Ça fait le claquement sec d’un petit aimant qui s’applique sur un mur de métal. Olivier Cadiot, Histoire de la littérature récente, P.O.L, 2016




































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