mardi, octobre 11, 2016




Des pieds et des mains

entre bible et littérature 








Par la station debout, 
le pied a libéré la main, 
et la main a libéré la parole. 

Une telle verticalité 
conduit chacun de nous au désir 
d’une trans-ascendance ou d’un dépassement de soi 

Marc Bochet. 



Si les mains et les pieds sont l’équivalent de l’air pour les poumons de notre mouvement viscéral et pneumatique, de cet élan qui fait que nous sommes des vivants, dans le matériel et dans l’immatériel, une main peut nous ravir (nous rendre captifs) si nous sommes face à elle dans la posture de celui qui regarderait de la musique (les volutes des sons tourbillonnant autour des musiciens de l’orchestre), qui écouterait un paysage (la qualité de son silence).




Marc Bochet
Entre Bible, Art et Littérature
Honoré Champion

Photographie 
Tommaso Fiscaletti


































.

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bois / feu / cendre

passé / présent / futur 






LI

le feu






Vie Vraie

comme un feu 

brûle 
sans se 
consumer

régénération

incessante
du même par le même



il se donne
également un nom 
ineffable 




























.
.


chevelure
blonde et aérienne


d'un tissu
si délié que le vent





que le vent
en 
y jouant
en 
déplissait


en déplissait
et allongeait les boucles
sèches

sèches
et divisées

*

Spencer Backman
Photographer

portraits



la beauté
de ces visages toujours



toujours
plus constamment 
pâles

prennent 
un caractère 
fatal



























.




.



elle découvre

une nouvelle manière d'habiter

sur terre












une présence radicale

qui l'aiguillonne sans cesse 



elle plonge 

dans la chaire du monde


elle est

époustouflée par ce sur quoi

elle tombe































.
.




la poésie ne se morcelle

ni chez les poètes ni en poètes
















elle est une dans 
toutes ses manifestations

elle est
toute en chacun

de même que
à proprement parler
il n'y a pas de poètes

mais un poète

toujours le même

du commencement
jusqu'à la fin du monde

une force qui revêt
les couleurs du temps

des tribus

des pays

des langues

des visages donnés


elle s'écoule entre les rives
qui la bordent comme un fleuve

sous tels cieux
ou tels autres

sur tels fonds
ou tels autres































.
.



femme-ficus










ficus était en latin 

le nom commun du figuier




elle écoute

le chuintement des feuilles

et le clapotis de l'eau


elle cherche

la permanence  dans l’évanescence

et le fugace


elle ne laisse personne

lui dire que la poésie c'est 

n'importe quoi
























.







.



il ne craint pas 

la répétition



ce qui est vrai 

d'un poète









l'est également de tous



inutile 

de créer des écoles

inutile 

d'inventer sa propre poétique



la poésie n'a rien à voir

ni avec 

l'instruction primaire

qui consiste juste à savoir lire ses lettres

ni même 

avec l'érudition 




l'homme de lettres a besoin d'un piédestal 

le poète est seulement lié 

à un interlocuteur providentiel




il n'est pas tenu

d'être au-dessus de son époque


ni meilleur 

que la société

dans laquelle il vit
































.
.


petites

plantes précieuses d'un présent

continu






presque

la piqûre d'une réponse

amoureuse

[

croire
tours différents   
sens  différents

croître
le circonflexe 
évite la confusion

]




la pensée

est puissance  occasion 

incessante

continuelle










L.A.Photographies octobre 2016





























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