lundi, juin 13, 2016





elle se rappelait

les phénomènes précurseurs

un silence à pic


une incertitude vague

un soir

l'océan












la diffusion visible

de la lumière d'un corps lumineux

invisible


ligne 

après ligne

le champ des forces


soleil sur chaise d'osier

ce lieu est

empreint de noblesse


saisir le vol

d'une raie

une conscience claire





s'immiscer est perdurer

on cherche l'accord

avec l'univers





la première

antenne 

du soleil ressuscité

qui point au ras de l'horizon


conte premier

un retour sur roche




tel qu'on le savait !

aucun sol n'est prévu

sauf loin




lignes ascendantes mêlées

dans un rêve ancien

dialogue intérieur



le paradis

est

d'or

dans l'équation du jour



tremblement

sur son visage

une opacité abattue régulièrement





un air plus vif

au lieu-dit des arc-en-ciel

une brise

vers le large et les pins


le prince

qui sait s'y prendre



ascension

du chant joyeux


un coq matinal

dans l'éloignement des horloges sacrées

dans différentes directions


la route descend à travers les arbres



une musique 

chute



l'écart divise n'importe quel espace

sous cette latitude



le pas tout seul

d'un passant tôt levé

sur le rebord d'une fenêtre



une souffrance

moi et mon mien


ce moi

un sourire indulgent



des draps blanc agités dans le bleu

je crois que je suis

ce que j'ai vu

ce rêve !




la tendresse 

qui agitait son cœur

perdu en mer


le rond 

de la baie et de l'horizon



occupation obstinée des volumes frais

spirales



une masse 

liquide d'un vert terne

volée

soudain en l'air




un bol 

de porcelaine blanche

un tronc 

bien musclé



il y a lieu 

de distinguer les signes

s'il ne reste qu'un seul chemin

nul langue que chant   

commun




rouleau extensible 

tenu à partir d'un point

la multitude des signes est rassemblée 

en un centre



un symbole de l'art irlandais

perdu

dans mes pensées


ma trace

dans la pierre




l'ombre des forêts

trop sombre


permission aux ramures de s'imposer 




lac de montagne 

comme

la mer miroitante


adhésion des limites sur les parois 



un soleil chaleureux

apporte

parfois le bonheur


l'attente glisse au sol 

âme de bœuf musqué




le sein blanc 

de la mer nébuleuse

lent balayage  Pacifique

temps

amour

l'esprit en éveil



les vieux éventails de plumes

les carnets de bal

une parure de grains d'ambre

une vision du monde pour mieux vivre

Buisson premier




un bruit déjà lointain et pourtant familier



chaque jour

on regardait ça

la mer écrite





une cage d'oiseau

suspendue à une fenêtre ensoleillée

cellule au secret


un animal prudent


les deux ordres au-delà du sens



une forme 

intercepta la lumière 

du seuil

jusqu'à saisir du granite



antique et mystérieuse

elle était venue d'un monde au matin


une messagère peut-être



nous vivons 

dans un spongieux marécage

nous mangeons

de pauvres nourritures

penser 

avec le langage



morsure de l'ensoi

conscience

pourtant il reste une tache



la poésie

d' une lecture sans 

détour

vie

solitude face au monde


un projectile flasque et noir

jaillit 

de ses mains


nous serions nés

de l'effondrement d'une étoile





pâle

comme la mer rafraîchie 

du vent


un tracé onduleux au long du sentier

revenir par ici à la nuit



une alchimie d'étoiles



le vide 

habitera tous ceux qui tissent 

le vent


papillon  orchidée



près de l'éperon rocheux

ma face rouge et soufflante

je grimpais

de pierre en pierre



qui suis-je pour le pays ?




le regard 
vide

la fenêtre 
vide

j'entend s'effondrer l'espace


Matin

il suffit d'être




la montagne se montre



une chose 

qui avance dans la mer

une espèce de pont


j'ai oublié l'endroit


pont

ce mot mit du trouble dans leurs

yeux



la cellule des possibilités infinies

il dit

c'est le soleil qui est sortit




ce doit-être un mouvement

l'actuel

du possible en tant que 

possible




la pensée 

est la pensée de la

pensée  


clarté

tranquille


devinette devinette devinez





le renard 

sous un buisson de houx


les exclamations 

des enfants

et la vigueur légère du vulcain




une espèce d'écho consterné































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Théo

déambulation urbaine









Où en est l’heure ?

Et quart.

Encore le temps.



How goes the time ? Quarter past. Time enough yet.





James Joyce par Guillaume Vissac 
6 juin 2016 
Ulysse par jour 



Chapitre : Les lotophages 

Géographie : Westland Row 

Personnage : Leopold Bloom 

Temps : 10h09 

Thématique : Déambulations urbaines




Photographie Théo André Dublin juin 2016

























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Et puis alors le silence, 
tu sais, le silence intérieur, 



















lorsque le monologue intérieur reflue, qu’il se retire, il cesse, descend, s’apaise, comme une houle, s’apaise, il ne reste plus rien, dans le vent du soir, comme une caresse sur la peau nue, presque plus rien que la conscience douce du monde autour de soi, du soir qui descend, de la mer qui s’apaise, du vent qui perd de sa force, rejoint une caresse dans les cheveux, tu sais alors, ce silence intérieur, suspendu à la possibilité d’une pensée qui viendrait le rompre, mais tout de même, en suspens, en équilibre, nous nous tenons dans le silence, et la conscience seule, du vent, de la mer au loin, du sable sous la pulpe des doigts, à la conscience aiguisée de ce monde, et de notre insertion en lui, sur l’horizontale d’une plage, où le vent a dispersé toutes les pensées, autour de soi, du soi qui les pensaient, elles se sont dispersées, on revient à soi, à la sensation du monde, à la pure sensation du monde, et soudain, fugacement, l’espace d’un instant, on aime être en lui, on aimerait aimer être en lui, on pourrait l’aimer, et se fondre à lui, aimer les sensations du corps, et le silence de l’âme, on pourrait presque, fugacement, l’espace d’un instant, aimer la pulsation de la vie en soi, on la sent, à la saignée du poignet, on sent la pulsation de la vie en soi, on pourrait l’aimer, presque, on se sent aux bords de l’aimer, ici, loin, très loin, dans le silence de la conscience, pour un peu on l’aimerait, l’espace d’un instant.

Isabelle Pariente-Butterlin 
De la plage Marcello est parti II.9

ici


Robin enjoying the sea view at Lynmouth.
Photo by Linda Thompson.

































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Plein centre
[observations participantes]


















2. Approche d'un inobservable réel



le coup d'œil porté vers le sud
durant la procédure d'approche
du centre de rétention administrative de Vincennes
depuis la rive sud de l'avenue de la Gravelle



un sentier pique vers l'autoroute
talus à forte pente et détritus de première jetée
enfoncés dans le lierre
dont les feuilles ici seules sont capables de luire
lierre répandu comme un gaz lourd



sous ce soleil blanc
comme un bouton d'angine au fond d'une bouche



Reportage que l'immédiateté des faits et l'observation participante obligent à condenser le script à sujet verbe complément, carnet de notes de terrain à mots rayés récrits, au rendu hautement résolu pour mener à beau c'est à dire à juste, l'enquête à qui que quoi donc où : poésie apollinienne de partie prise, qui adapte un mode de restitution du réel à l'objet de son attachement..


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Poésie possible 
de Michaël Batalla 
par Christian Désagulier


Pdf Nous

































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