mardi, juin 07, 2016

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Entre le souvenir 
d'un père et la venue d'un fils, 

















une femme réécrit sa vie... A moins qu'elle ne la rêve, lui inventant les métaphores parfaites qui traduisent sa perception du monde : Petites déconstructions, Un moment vraiment noir, Seul jardin japonais à portée de vue….

Sandra Moussempès poursuit dans ce nouvel ouvrage la dissection de ces paysages intérieurs, avec plus d’apaisement sans doute que dans ses premiers livres mais sans se départir de cette retenue dans l’écriture et de cet humour un peu acide qui n’appartiennent qu’à elle. Son univers singulier, où tout oscille sans cesse entre la froideur du réel et l’inquiétante étrangeté du rêve, capte sans céder au pathos quelque chose de la solitude et de la désertion modernes  (Prière d’insérer)




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remplis l’espace de mandibules
en réclamant le silence 

ou bien contorsionne-toi essaie d’observer
cette composition de formes voilées : une substitution des profils 

si anguleuse tient de thème
à défaire s’allonge près de lui 

mais la chair les observe sans qu’il soit possible de les entendre
(ainsi grinchent les figures de l’ellipse) 

le bruit dans l’espace clôt une discussion
qui s’envenime en augmentant de volume 



séance 
322
Liminaire

ici

































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astérias












Il y avait au ciel 
de grandes constellations

libres 
qui voyageaient
avec nous


F-U-G-I-T-I-V-O



































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un danseur invisible

une ombre 
qui danse cachée 

















dans 
la Vallée de l’

nivers

le danseur
a toujours dansé 
autour d'un danseur caché

on a observé 
la chorégraphie de cette danse

mais jusqu'ici
on n’a pas aperçu le danseur

Danza Sufi

la danse 
et le danseur ne font qu'
un


ici































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KALIL

feuillage 
en mouvement 
















un
mouvement de 
feuilles

l'activité du lecteur
que je suis dans l'Acacia



Un soir il s'assit à sa table devant une feuille de papier blanc. C'était le printemps maintenant. La fenêtre de la chambre était ouverte sur la nuit tiède. L'une des branches du grand Acacia qui poussait dans le jardin touchait presque le mur, et il pouvait voir les plus proches rameaux éclairés par la lampe, avec leurs feuilles semblables à des plumes palpitant faiblement sur le fond de ténèbres, les folioles ovales teintées d'un vert cru par la lumière électrique remuant par moments comme des aigrettes, comme animées soudain d'un mouvement propre, comme si l'arbre tout entier se réveillait, s'ébrouait, se secouait, après quoi tout s'apaisait et elles reprenaient leur immobilité.


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dans la nature
les stratégies de développement 
des espèces végétales dans les situations 
très ventées sont diverses


une première réaction 
consiste à adopter un port trapu 
et bas comme le font genévriers et pins cembro 
en haute montagne



seconde possibilité
ne pousser qu’à l’abri d’un rocher
d’une barre rocheuse ou d’une autre plante
ce que font la plupart des espèces.


troisième situation
adopter une silhouette en drapeau

un port en étendard 
pour développer des branches et feuilles 
à l’abri du tronc

les cyprès de Lambert 
et certains pins ont cette silhouette 
en bord de mer

en montagne
hêtres ou épicéas 
développent très facilement 
un tel port


dernière possibilité
se laisser  ballotter  par le vent 

en prenant un port souple
comme le font les oyats sur les dunes 

ou les cannes 
de Provence en basse vallée 
du Rhône

































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iridacées
crocus vernus

tunique du bulbe 
à fibres nettement en réseau














une fleur
puise dans le soleil
l’air
la pluie
la terre

un monde 
d’énergie entre et sort 
de cette chose qu’on appelle 

une fleur

l'esprit au repos 
voit la réalité telle qu’elle 

est

tous 
les aspects 

ensemble

la fleur
et le ciel
et la terre
la pluie 
et les étoiles 
ne sont pas dissociés

la vie 
et la mort
soi 
et l’autre 
ne sont pas dissociés

tout 
comme la montagne et la vallée 
sont 

indissociables


L.A.Photographie Arêches/Beaufort juin 2016


















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Grande-Journée-Montagne



















le temps 

vraiment temps 

dans le temps





pour l'instant 

à travers l'instant 

via l'instant

je vole 

bel et bien 

et bel et bien

Ph.Sollers Paradis 

points

879 

page 

177





et l'air 
m'entend me soutient   

je flotte 
bel et bien














L.A.Photographies Arêches/Beaufort juin 2016





























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