lundi, février 29, 2016

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Sam Francis 

To Hölderlin, 1952. 

Watercolor on paper, 

49.8 x 65 cm































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« I jour
mon père il pose son sac contre la porte 


















I jour
il part tous les matins travailler 

I jour
il prend le bus pour Denain 

I jour
il jour il me ramène des bonbons de l’usine 

I jour
il balance sa canette sous la table 

I jour
ma tante se fout de sa poire 

I jour
il ramène que son pinard des courses 

I jour
je le vois en bas de la rue neuve 

I jour
ma mère planque les bouteilles 

I jour
ma sœur dit qu’il est gentil 

I jour
ma mère elle lui sert à ras bord » 


Un jour , 
Charles Pennequin, éditions Derrière la salle de bain, 
collection Poésie électrique, 2003, p.14. 



C’est un tout petit livre à la couverture bleu, si petit qu’on a presque du mal à le tenir entre nos mains. On l’ouvre et là, c’est la surprise. Le titre : "1 jour", se répète sur la page presque nue, on dirait qu’il se répète à l’infini. Quelques pages et pourtant très vite les phrases de ce livre nous entêtent pour ne plus nous quitter. Elles nous accompagnent littéralement. Cette vie c’est notre vie. Ces jours qui défilent au fil des pages, ce sont les nôtres, dans leur rudesse, dans leur évidente simplicité et leur justesse, dans leur quotidien et leur causticité. C’est un regard porté sur un père. Un regard sans concession, franc, direct. Une histoire de famille. Liminaire.


































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Ce bleu. 
Seulement ce bleu. 

Ce bleu-là. 
Qu’on porte en soi.

aux bords des mondes

ici
































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