vendredi, février 19, 2016

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c'est 
le Tout-Autre

qu'elle 
cherche à saisir

une protection prévoyante

















comment expliquer

qu'elle le cherche et ne le trouve pas



elle cherche encore



l'Infini est 

le souffle qui l'anime


le Nébuleux est un souffle

le Ténébreux aussi


le Verbe est un souffle





elle ne peut s'en emparer


la poésie est l'intelligence

que ce souffle alimente et porte


d'où son pouvoir sur elle







Linger in the moment
by the girl who made it on her own





























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La poésie 
n'a besoin que de mots. 

















Elle peut exister sans les mots. Elle peut se passer de table, de papier, de tremplin. Elle n'a aucun besoin d'être vendable, d'être lisible. Elle se contente de peu, et de moins encore. Elle vit de rien. Ou de l'air du temps. Du désir, et de la mort. Et du vide qui la soulève ... Pourtant elle s'adresse à quelqu'un. À un lecteur inconnu. À l'inconnu de tout lecteur. Elle ne s'accomplit pas sans un partenaire inavouable. Elle ne respire, elle ne se détend, que tendue par le désir de l'autre. L'autre étant l'inconnu, elle étant l'absence toujours.  Jacques Dupin




































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Les uns disent que le mot Odradek vient du slave, et ils cherchent à établir la formation du mot à partir de cette hypothèse. D’autres en revanche croient que ce mot vient de l’allemand, et qu’il n’a été qu’influencé par le slave. Mais le caractère incertain des deux explications permet de conclure à juste titre qu’aucune n’est exacte, d’autant plus qu’aucune d’entre elles ne permet de trouver un sens au mot. 

Naturellement, personne ne se consacrerait à de telles études s’il n’existait pas réellement un être qui s’appelât Odradek. On dirait d’abord une bobine de fil plate en forme d’étoile, et il semble bien en effet être couvert de fils, même si en vérité il ne peut s’agir que de vieux bouts de fil de différentes sortes et couleurs, déchirés et noués ensemble mais aussi mêlés les uns aux autres. Mais ce n’est pas qu’une bobine, car du milieu de l’étoile ressort une tige transversale, et à cette tige se joint une autre dans l’angle droit. C’est au moyen de cette dernière tige et de l’une des pointes de l’étoile que l’ensemble se tient debout comme s’il était sur deux jambes.

On serait tenté de croire que cette figure a eu jadis quelque forme fonctionnelle et qu’elle est à présent cassée. Mais cela ne semble pas être le cas ; du moins rien ne signale qu’il en fut ainsi ; on ne voit nulle part de pièces ajoutées ou de traces de fracture qui autoriseraient à le penser ; l’ensemble a bien l’air vide de sens, mais il est achevé à sa manière. Du reste, on ne peut rien dire de plus à ce sujet, car Odradek est extraordinairement mobile et insaisissable.

Il se tient tour à tour au grenier, dans les escaliers, dans les couloirs, dans l’entrée. Il arrive qu’on ne le voie pas pendant des mois ; c’est qu’il est sans doute passé dans d’autres maisons ; mais il finit toujours par revenir dans notre maison. Parfois, lorsqu’on passe la porte et qu’il se tient en bas contre la rampe d’escalier, on a envie de lui parler. Bien sûr, on ne lui pose pas de questions difficiles, mais, ne serait-ce qu’en raison de sa petite taille, on le traite comme un enfant. « Comment t’appelles-tu ? », lui demande-t-on. « Odradek », dit-il. « Et où habites-tu ? » « Sans domicile fixe », dit-il en riant, mais ce n’est qu’un rire comme on peut en produire sans poumons. Cela ressemble un peu au bruissement des feuilles mortes. La plupart du temps, la conversation ne va pas plus loin. D’ailleurs, on n’obtient pas toujours de réponses ; bien souvent, il reste longtemps sans dire un mot, pareil au bois dont il semble être fait. 

Je me demande en vain ce qu’il deviendra. Peut-il donc mourir ? Tout ce qui meurt a eu auparavant une espèce de but, une sorte d’activité à quoi il s’est usé ; ce n’est pas le cas d’Odradek. Est-il possible qu’un jour il dévale encore les escaliers en traînant derrière lui ses bouts de fil jusqu’aux pieds de mes enfants et des enfants de mes enfants ? Il est vrai qu’il ne fait de mal à personne, mais la pensée qu’il pourrait en plus me survivre m’est presque douloureuse.


Le souci du père de famille
Avril 1917

Laurent Margantin
Première mise en ligne le 26 décembre 2010
© Franz Kafka _ 4 janvier 2014

























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Odradek 

Figure exemplaire 
du bricolage de l’énigme















Odradek, est un nom inventé par Kafka dans la nouvelle inachevée Le souci du père de famille (Die Sorge des Hausvaters). Il a été l’objet de toutes les interprétations et les détournements imaginaires possibles. il est à la fois une poupée et un prodige tombé du ciel, une mécanique de l’horreur et une étoile, une figure du disparate et un microcosme ; en somme, le modèle réduit de toutes les ambiguïtés d’échelle de l’imaginaire, car selon Walter Benjamin 

Odradek est la forme 
que prennent les choses oubliées


Liminaire





























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Elle possède
un mélange de vigilance 

















de souplesse de 
décision et d’abandon 

Pour capter 
l’idée au vol guetter 

l’occasion 
opportune et surveiller 

l’urgence 
de l’instant



sa pensée hante le visible
et décide de le reconstruire selon

quelque chose 
de tissé souple pour embrasser 

ce qui vient
















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Scott Joseph Kelly 












un astronaute 
américain né le 21 février 
1964

Le 25 mars 2015
Kelly rejoint la station spatiale 
à bord du vaisseau russe Soyouz TMA-16M 

avec le Russe 
Mikhaïl Kornienko 
pour une durée d'un an












International Space Station

































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Dennis Lehmann 

The Wilderness Is Yours














Landscape is like revelation

it is both singular crystal and the remotest things


ici






























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Monter 
en s'agrippant 
des pieds 
















éventuellement des mains !



le sujet désigne l'agent











Grandes cojones

Tribesman 
MATT GENTILE
highballing in Flagstaff, AZ

Photo by Isamer Bilog


























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Il existe 
de nombreuses 

nuances 





















il est faux de croire 
que la couleur est en relation 
directe avec la qualité 



C’est
la nature de la 
feuille 

et sa fermentation 
qui détermine la teinte




ne jugez pas
sa qualité en fonction 
de la teinte 

car vous 
passeriez à côté de 
merveilles 




ne croyez pas
que les sombres 

seront 
plus forts que les 
clairs






Le terme 
module définit une forme 
type 

Les mini-panatellas 
sont les modules de moins de 

120 mm 
de longueur 





Pied 
partie qu’on allume.

Poupée 
ensemble des feuilles 
formé par la tripe et la sous-cape



celle-ci 
est ensuite enveloppée 
dans la cape







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19

dites-nous 
comment survivre à notre propre 
folie














rêve général




frottés et peints

élevés vers le ciel


quand on ne sait pas 
quoi faire avec la forme

on essaye 
de faire dominer le sentiment



il n' y avait pas eu 
de commencement

quelle est la solution ?


TITRE

l'objet perdu

il ne se passe rien au jardin

nous sommes des amateurs
avis aux professionnels

connexions variables

parcours effectués

discours tenus

langage caractérisé

c'était bien aéré

ça prenait quelques secondes







Ruth Shouval 
Let Go 1
2011     

Unique Relief Print on Paper



























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Helen Mirra
















Metamorphosed

cotton (shirts)

serpentinite rock with hematite 

casein-painted magnesite and chlorite

10 x 23 x 30 cm

2007 



























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Appareil 
plus lourd que l'air

















pouvant voler 
grâce à différents procédés 

utilisé 
à des fins diverses


















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Prononc. et Orth.: [panje]. Att.ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.I.1. Ca 1170 «réceptacle, en osier, en jonc tressé, de dimensions et de formes variées, qui sert à contenir, à transporter des provisions, des denrées, etc.» (Rois, éd. E. R. Curtius, IV, X, 7); 2. 1360 «objet en métal ou toute autre matière servant aux mêmes usages» un panier d'argent (Inventaire de Louis Ier, duc d'Anjou ds Havard 1890); d'où a) 1765 panier à bouteilles (Encyclop. t.11); b) 1768 panier pour égouter la salade (Desgrouais, Les Gasconismes corrigés, p.336); 1868 panier à salade (Littré [1863, Gautier, Fracasse, p.247: ils le secouaient, disait-il, comme salade en panier]); p.ext.1814 panier «voiture de police pour le transport des prisonniers» (d'apr. Esn. 1966); 1822 panier à salade «id.» (Cuisin, Vie des coulisses, p.223 ds Quem. DDL t.3); 3. [fin xiies. «réceptacle où l'on dépose des objets» d'apr. Lar. Lang. fr.] a) 1747 [éd.] panier à ouvrage (La Morlière, Angola, I, 121 ds Brunot t.6, p.1098, note 16); b) 1848 «corbeille ou autre récipient où l'on jette ce qu'on ne veut pas conserver» jeter au panier ici fig. (Chateaubr., Mém., t.4, p.585: ils l'arrachèrent des entrailles du temps, et la jetèrent au panier des débris); 1862 jeter une lettre au panier (Hugo, Misér., t.1, p.810); 4. 1652 «ruche d'abeille en panier ou en osier» (Scarron, Roman comique, II, XVI ds OEuvres, Paris, J. F. Bastien, 1786, t.II, p.312); 5. a) 1681 «nasse demi sphérique à ouverture supérieure pour la pêche des homards, langoustes, crevettes...» (Ordonnance de Louis XIV sur la marine ds Baudr. Pêches, p.573); b) 1834 «sorte de piège pour les oiseaux» (Baudr. Chasses); 6. 1690 «caisse d'osier qui se plaçait devant ou derrière le coche pour les marchandises (et le cas échéant, pour les voyageurs trop pauvres pour s'offrir une autre place)» (Fur.); 1864 p.ext. «petite voiture très légère, à caisse d'osier» (Les pieds qui r'muent ds Larchey, Excentr. lang., 1865, p.232); 7. 1690 arch. (Fur.); 8. 1720 vêt. (Mathieu Marais, Journal et Mémoires, éd. M. de Lescure, Paris, Firmin Didot, 1863-68, t.I, pp.377-378: [...] elles portent, sous leurs jupes, pour les rendre plus arrondies [...] une sorte de vertugadin [...] Cela s'appelle un panier); 9. 1872 «muselière de cheval» (Pearson, Dict. du sport fr., Paris, p.454: le but du panier est d'empêcher le cheval de manger sa litière); 10. 1925 sports la balle au panier (J. Prévost, Plaisirs des sports ds Petiot 1982); 1927 p.ext. «but» (Match, 11, 1, ibid.). II. 1. 1450-60 «contenu d'un panier» (Charles d'Orléans, Rondeaux, CCCXXX ds Poés., éd. P.Champion, t.II, p.480); 2. 1884 «ensemble de vivres qui constituent un repas» (Zola, Joie de vivre, p.116: reste là, je vais te préparer un panier); en partic. 1929 «vivres emportés par un travailleur obligé de prendre ses repas hors de chez lui» (Dabit, loc. cit.); 3. 1963 fam. le panier de la ménagère (Lar. encyclop.). III. Expr. 1. 1534 adieu, paniers, vendanges sont faictez (Rabelais, Gargantua, éd. M. A. Screech, XXV, ligne 48, p.170); 2. a) 1611 le pis du panier «le plus méchant de tous» (Cotgr.); 1640 le pire du panier (Oudin Curiositez); b) 1675 le dessus du panier «ce qu'il y a de mieux» (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t.II, p.174: Je vous donne avec plaisir le dessus de tous les paniers, c'est-à-dire la fleur de mon esprit...); 3. a) 1640 sot comme un panier percé (Oudin, loc. cit.); 1690 sot comme un panier (Fur.); b) 1690 panier percé «mémoire qui ne retient rien» (ibid.); 1694 id. «personne qui dissipe son bien» (Ac.); 4. a) 1680 ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, v. oeuf étymol. 2 b; b) 1870 mettre tout le monde dans le même panier (Erckm.-Chatr., loc. cit.: je les mets tous dans le même panier); 5. 1798 faire danser l'anse du panier (Ac.) [1622 anse du panier «achats de denrées pour un ménage qui profitent à la domestique» (La Maltôte des cuisinières, cité par Ch. Nisard, Revue de l'instruction publique, 21eannée, no1 ds Littré)]; 6. 1881 ne pas être du même panier «être de milieux différents» (Maupass., loc. cit.); 7. 1949 panier de crabes (H. Bazin, Mort pt cheval, p.201). Du lat. d'époque impériale pānārĭum «corbeille à pain», dér. de pānis «pain» (v. ce mot). Fréq. abs. littér.: 1748. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1265, b) 3874; xxes.: a) 3357, b) 2259. Bbg. Bäcker 1975, pp.281-283. _ Chautard Vie étrange Arg. 1931, p.314. _ Dauzat Ling. fr. 1946, p.257. _ Quem. DDL t.5, 12, 17, 18.





































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mouvement

















Est-ce que je me contredis ?

Très bien donc, je me contredis.

Je suis vaste, je contiens des multitudes.



Tu ne comprendras 

ni ces feuilles d'herbe  ni moi,

Au moment même où tu croiras m’avoir saisi, 

je t’échapperai

Attention : Tu vois, 

je t’ai déjà échappé.



W.W.1885

































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Nos noms 
sont des arbres modelés

















dans le vent

et nous vivons

comme il nous sied de vivre

Nous défendrons les oiseaux

qui nous habillent

Et la cloche de la nuit

Nous défendrons une lune que nous désirons

au-dessus de notre cabane

Nous défendrons le miel de l’aube

et les lucioles du soir

Car l’horizon est l’horizon

Et le ciel est le ciel

Et nos noms sont sur la route

et point dans les villes

Et nous vivons

comme il nous sied de vivre

Et il y a trop de ciel

pour ne point l’envier

et nos noms se perdent

entre les pierres du chemin

et les nuages de midi

sous les lacs verts

et les fruits des arbres



Anne-Gersende Warluzel

Nos noms 

Poésie Directe n. 18, 2011






























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