samedi, décembre 31, 2016

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Soleil

je te viens voir

pour la dernière fois ...  de l'année !

*








quiconque a regardé le soleil fixement

croit voir devant ses yeux danser obstinément



partout

à terre

au ciel

une tache livide !


***



quoi !

partout entre moi sans cesse et le bonheur !

Oh !

c'est que l'aigle seul

malheur à nous malheur !

contemple impunément 


LE SOLEIL ET LA GLOIRE

*



31.12

voilà l'année  presque finie

besoin
d'écrire pour garder 
les choses

besoin
d'écrire pour les faire
disparaître

pour mettre le feu



il y a

un moment où tout est devant

espérance 

un autre où tout bascule

dans le passé


densité magnifique et percutante

le temps reste entier


*

allonger 

n'est pas 

rallonger



ne dites pas

dès la fin décembre  les jours rallongent

Mais

allongent




L.A.Photographie Arêches  décembre 2016































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poésies ! 

microlectures














une jungle graphique


tout autour d'un 

tronc

vaguement poilu et bulbeux

pourvu d'excroissances irrégulières

achevé

vers le haut

par une touffe de racines


forme qui pose

au milieu de la page

la noirceur insistante

d'une sorte de caillot d'encre


s'enchevêtrent

se recouvrent   se poursuivent

en tous sens

mais aussi se rejoignent 

grâce à des traits

fins ou épais

tendus en diverses directions

lignes écrites

souvent soulignées

schémas dessinés



blasons croix couronnes fragments de cartes

éléments typisés de paysage



du seuil  
Jean-Pierre Richard












L.A.Photographies 
Col-du Pré décembre 2016






























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accepter

d'entendre avant de comprendre







et de réentendre

après avoir compris



renouer 

avec le charme

de la poésie

son sortilège et sa musique




L.A.Photographies décembre 2016
































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promenade

avec les chimères et quelques

vers dorés












Homme, libre penseur ! 
te crois-tu seul pensant

dans ce monde où la vie
éclate en toute chose?









respecte

un esprit agissant

un mystère



tout est sensible !


et tout sur ton être est puissant


à la matière même

un verbe est attaché



souvent

habite un Dieu caché

un œil

un pur esprit

sous l'écorce des pierres


Eh quoi !

tout est sensible !

Pythagore


des forces que tu tiens

ta liberté dispose















L.A.Photographies 
Col-du-Pré décembre 2016































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vendredi, décembre 30, 2016

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VIII

...

Je mets ici fin à la révélation fiable
que je t'adresse et à la réflexion concernant 
la vérité


à partir de maintenant
comprends donc les opinions des mortels
en écoutant bien les arrangements trompeurs
de mes paroles


pour nommer les formes
ils ont
en effet
proposé deux approches
dont l'une n'est pas nécessairement
il y a
et c'est en cela qu'ils errent


ils les ont mises en opposition
ils ont assigné des structures
et attribué des qualités qui les distinguent
les unes des autres


d'un côté le feu éthéré de la flamme
favorable et très léger
partout semblable à lui-même
mais différent de l'autre


à l'opposé cet autre en lui-même
par ses aspects contraires
la nuit sans clarté
lourde et de structure épaisse



moi je vais te révéler
tout ce bon agencement
afin que le bon sens des mortels
ne puisse jamais te dépasser





















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jeudi, décembre 29, 2016

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Nieves Mingueza

Nothing 

collage

*

il n'y a pas de quoi 

s'inquiéter 




























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la mémoire

détache une image de poussière



*





une seule spirale d'un seul coup



*


elle ne retient plus que le feu


*




l'offrande n'est plus une question


elle prend la forme d'un cœur


la nuit est un dehors sans pensée



*


toute personne qui tombe a des ailes 


*

de la parole

rythme de la respiration



MORSURE



*


son oeil unique

le soleil

cyclope céleste





un rocher imminent

miroir

de saphir brillant


*


la poésie est un exercice de patience



la lumière

le présent continu

la présence




pensée

poussière linguistique

comme dans un télégramme






























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Urpflanze

la plante primordiale 

pour formuler la loi des plantes












Goethe

expose 
le principe 
de la métamorphose 











un organe 
visible-invisible
unique et toujours changeant

passe 


de la graine 

à la feuille

au sépale

au pétale

au carpelle

au fruit

et puis de nouveau à la graine… 



le processus vivant est 
une suite rythmique de contractions et 
d’expansions 


derrière 
cette respiration 
se cache la   Urpflanze

la  plante primordiale 

l’idée-modèle 
qui vit dans toutes les plantes































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L'univers étourdi

penchait sur ses essieux









U=N=I=V=E=R=S




U-ni-vers 

Univers 


Uni-vers



percevez-vous 
la nécessité rythmique

et sonore 
de cette césure du mot ? 

Univers 
est un mot de sept 
lettres


formé 
de trois syllabes

u-ni-vers


soit
un rythme en Trois 
temps

1+2+4


au sein d'un 
Sept


enfin, 
univers  c'est
également trois voyelles

u-i-e

et 
quatre consonnes


Trois 
de l'esprit 
et Quatre de la matière 

accordés 
dans un Sept



Le mot et la chose 
se trouvent toujours plus
liés que le commun ne le pense...



l'univers peut bien être 
compris aussi comme un seul Vers

au sens aussi d'une direction
d'un guide
de l'Un vers quoi tout chemine 



Tout être aimanté par la poésie le sait, l'univers est parfait, ce que disait déjà le double sens du mot grec cosmos, ce qu'aura repris à sa manière élégamment moderne l'immense Mallarmé en confiant que « le monde est fait pour aboutir à un beau livre », et d'ailleurs Les Chimères ou Un coup de dés sont ce beau livre... ou du moins un reflet magique de ce beau livre cosmique 




L'univers étourdi

penchait sur ses essieux

























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mercredi, décembre 28, 2016

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Gérard de Nerval

par 

Félix Nadar 












Et s'en allait roulant de-ci, de-là,
La chose éternelle, une et tout,
Toujours changée, toujours constante. 

Goethe

Ce que c'est que les choses déplacées !
– On ne me trouve pas fou en
Allemagne. 

Gérard de Nerval

*


Nerval l’Initié


Olivier-Pierre Thébault

ici































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B R O U S 

A I L L E S


Mais l'oracle invoqué

pour jamais dut se taire











Un seul pouvait au monde

expliquer ce mystère





Celui qui donna l'âme

aux enfants du limon


Gérard 
de
Nerval


*


le rythme 
a quelque chose de 
magique

nous
faisant même 
croire 

que le sublime nous appartient

Goethe



Celui qui donna l'âme / aux enfants du limon

la septième impulsion 
fait littéralement naître les enfants du limon
les fils d'Adam

À la matière même / un verbe est attaché

le septième 
temps initie l'intervention cruciale 
du verbe






























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25.12

Saint-Maurice-Crillat-Trêtu 

Promener
















on peut dire  laisse-moi me promener

seul OU

laisse-moi promener seul


DITES

allons nous promener ET viens-tu te promener?

*

Voici un jeu amusant

surtout par une sombre matinée 

d'hiver


On dit à son œil

Athènes  Ségeste  la reine Victoria

et on attend le plus docilement possible

de voir ce qui se passe


Peut-être qu'il ne se passera rien

peut-être qu'il se passera beaucoup de choses

mais pas celles qu'on attend


La mer s'étendait neutre

Le tapis de l'escalier plongea dans un vide blanc



La vie suspendue
offre une métaphore opératoire
pour lire les poèmes
comme des milieux de suspension 
où les mots 
les vers et les phrases flottent

j'entends suspension
au sens chimique et spatial du terme
c'est-à-dire cet ensemble de particules
qui forment une substance dans un milieu dispersif



Des phrases ailées

le soleil et le poisson


dans la dernière section de pluie

apparaît un magnifique exemple de suspension


le régime de verre  flotte au milieu de la page














L.A.Photographies décembre 2016





























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