.
O fleur,
trouvée dans un mur lézardé,
je t'ai cueillie,
arrachée à ta fissure,
et, là,
je t'ai tenue dans ma main,
tout entière,
avec tes racines,
petite fleur — mais si je pouvais comprendre
ce que tu es, dans ta totalité, y compris tes racines,
je pourrais savoir ce qu'est Dieu, et ce qu'est l'homme.
Tennyson
*
En regardant attentivement
Je vois le nazuna qui fleurit
Près de la haie!
Basho
La différence est frappante.
Tennyson réagit devant la fleur en désirant l'avoir. Il la cueille tout entière, y compris ses racines . Et tandis qu'il se livre pour finir à une spéculation intellectuelle sur la fonction possible de la fleur qui pourrait lui permettre de pénétrer la nature de Dieu et de l'homme, la fleur est tuée par l'intérêt même qu'il lui porte. Tennyson, tel que nous l'apercevons dans son poème, peut être comparé aux savants occidentaux qui cherchent la vérité en disséquant la vie.
La réaction de Basho
en présence de la fleur est toute différente.
Il n'a pas envie de la cueillir,
ni même de la toucher.
Il se contente de
regarder attentivement
pour la-voir
.
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