jeudi, juin 16, 2016


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Comment sauver poème qui ne sauve... 


















Comment sauver poème qui ne sauve
ce qu’il aime (nomme)
le - très réellement - garde
sinon de tout oubli
puis qu’il n’est de beautés que promises
à perte - du moins
pur
de toute atteinte méprisable &
vers « la pointe la plus fine des temps »
porte
son simulacre scintillant ?
Serions-nous si vains que puissions
de quelque façon prendre
notre parti d’échouer
quand cette tâche - seule - peut valoir
que l’on trace, incise, grave
prie ?
D’avoir été seulement nommé
dans la juste cadence d’un vers
sacre
ce qui ne doit périr
Puissé-je assez loin nourrir non l’illusion mais
assez fort le goût de la bataille pour
à bras-le-corps saisir lutter prendre
donner forme réelle
ne manquer
à cette folie - seul devoir !
Sauf à la honte.


Marsala, 6 août 1994.



source Liminaire

ici

Jean-Paul Michel

ici
































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