jeudi, mai 05, 2016

.




Peut-être 
qu’un objet est 
ce qui permet de relier, 










de passer 
d’un sujet à l’autre, 

donc de vivre 
en société, d’être ensemble.

Mais alors, 
puisque la relation sociale est toujours ambiguë,

Puisque ma pensée divise autant qu’elle unit,

Puisque ma parole rapproche 
par ce qu’elle exprime et isole par ce qu’elle tait,

Puisqu’un immense fossé sépare 
la certitude subjective que j’ai de moi-même 
et la vérité objective de ce que je suis pour les autres,

Puisque je n’arrête pas 
de me trouver coupable alors que je suis innocent,

Puisque chaque événement 
transforme ma vie quotidienne,

Puisque j’échoue sans cesse à communiquer, 
je veux dire à comprendre,
à aimer, à me faire aimer, et que chaque échec 
me fait éprouver ma solitude,

Puisque je ne peux pas 
m’arracher à l’objectivité qui m’écrase, 
ni à la subjectivité qui m’exile,

Puisqu’il n’est pas permis
de m’élever jusqu’à l’être ni de tomber dans le néant,

il faut que j’écoute,

il faut que je regarde autour de moi
plus que jamais... le monde... mon semblable... mon frère. 

2 ou 3 choses que je sais d'elle 1967, Jean-Luc Godard








































.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire