jeudi, mars 03, 2016

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Paul, Peter, Dominique, Pascal, Jean-Marie, Charles, Bernard et les autres. Un champion de tennis américain des années quatre-vingts. Une pratiquante de marche nordique. Un peintre révolutionnaire. Des randonneurs de langue hispanique ou asiatique. Une montagne devenue universelle. Des tableaux vocaux et mouvementés rappelant lointainement la forme du sonnet.

Le paysage est sans fin, le chant pareil. Tout a lieu en lieu lumineux et obscur. Des martinets tracent dans le ciel des phrases qui s’effacent à la seconde. Le temps fait rage. 



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pour toute poétique & pour toute morale, ce qui est devant

nous. pont de l’Anchois, un matin d’avril. léger voile malgré 

grand soleil, soleil et beau temps. léger voile peut-être du fait 

de la petite rivière, là, derrière, en contrebas. tout indique 

que ce sentier conduit au refuge qui porte son nom. le plein 

d’oiseaux dans les vallons boisés, repousses vert tendre, 

crissement des chaussures de marche dans le désert du 

sentier. pour toute poétique & pour toute morale, ce qui est 

devant nous. je n’ai jamais fini, disait-il, jamais, jamais. elle 

est nue, presque unicolore. c’est davantage un éclat lumineux 

qu’une couleur. ici, et sur une centaine de mètres, le vacarme 

de l’eau domine, prend le dessus sur le ronflement des 

voitures qui passent de temps à autre sur la départementale. 

petite gorge arborée, cascades, eau claire, remontée de son 

amplifié par la caisse de résonance du vallon. pied de la 

montagne comme pied du mur ; pareil pour l’écriture. on 

entend des rossignols, mais pas que des quantités.




Olivier Domerg, 
Le temps fait rage, Le bleu du ciel, 
2015, p. 25.































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