mardi, février 23, 2016

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Par exemple ? 

à partir de 
la gare de l'Est, 
noté successivement :




















Hangars - Gare de marchandises - Multitudes de voies
Entrepôts - HLM 
Poste d'aiguillage 
Terrains vagues - Usines 
Pavillons - Jardinets
Gazomètres - Lignes à haute tension Pylônes 
Usines - Clôtures en plaques de ciment
Pavillons pierre meulière marron ou crépis gris noir 
Cimenterie - Linge rose qui sèche (gardien ?)
Garage en briques : cour pleine d'autos à la casse
Fleuve vert – Péniches
De nouveau pavillons, jardinets, vergers
Voies qui s’entrecroisent (pont)
                    se dédoublent
                    se rejoignent
Plan incliné, remblai s’élevant, masquant
Machines (bulldozers) peintes en jaune
Wagons de marchandise roses
De nouveaux vastes entrepôts – choses rouillées, 
carcasses métalliques,
caissons
Terrain de sports
Poteaux à croisillons couchés 
en désordre le long de la voie
Premier morceau de campagne – Bois mauve 
(de rares sapins vert noir)
Parc – Perspective – Château en briques
Sablières – Chantiers
Décharge publique
Cimetière de voitures entassées – Montagne 
de carcasses moteurs enlevés
Entrepôts de ferrailles (poutrelles)
Sous-bois 
(taillis, hallier, tapis rose de feuilles mortes)
Montagnes de bidons cylindriques 
annelés multicolores bleus jaunes verts rouille
Petit bois de nouveau
Terre labourée
(sous la pluie les versants 
des sillons lissés par le soc luisants bleus (marne ?)
Puis plus rien que la campagne : 
champs, haies, boqueteaux, etc.)















Pour insister sur l'idée de captation pure du réel, et sur la complexité de ces processus d’acquisition et lecture du visible, impliquant à chaque pas un saut qualitatif de ces largeurs de focale dans l’écriture, voici ce texte de Claude Simon, non pas comme inventaire, mais comme suite impossible à rattraper de tout ce qui fuit, non pas ce qui advient à la vision, mais comme l’image qu’on vient juste d’en détacher alors qu’en surgit une nouvelle. En transférant au temps de l’écriture comme l’équivalent de cette fuite, c’est l’accumulation, la linéarité du dire qui devient poème




























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