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Réminiscence
est
une histoire d’amour
l’histoire
d’une rencontre
un voyage
qui continue encore
aujourd’hui
Mémoire profonde
lointaine
comme venue du fond des âges
Retour
à la conscience d'une
image
image
une impression si faible ou si effacée
qu'à peine est-il possible d'en reconnaître les traces
Souvenir où domine
plus ou moins l'élément affectif
*
Le déclenchement d’une émotion
est automatique,
sa durée courte,
son déroulement fixe.
L’émotion,
au moins pour son
déclenchement et son déroulement,
n’est pas un phénomène conscient.
La conséquence de cette autonomie du système émotionnel est que le cerveau opère et décide à l’insu du sujet, sans que celui-ci puisse intervenir sur ses opérations. Il existe évidemment des voies de retour qui assurent une régulation rétroactive : le cerveau conscient est alors informé des modifications de l’état corporel (mimique, vocalisation, état viscéral) provoquées par le système émotionnel. L’état affectif, le sentiment conscient que nous nous faisons de la situation, suit la réponse émotionnelle immédiate et automatique à cette même situation. On dit parfois, pour rendre compte de cette prise de conscience secondaire et tardive, « je suis triste parce que je pleure », et non l’inverse. Marc Jeannerod, Le cerveau intime.
Photographie Andrea Tomas Prato
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