dimanche, février 14, 2016

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Quand nous lisons, 


















nous ne cherchons pas des idées neuves, mais des idées déjà pensées par nous, à qui la page imprimée donne le sceau d’une confirmation. Les paroles d’un autre qui nous frappent sont celles qui résonnent dans une zone déjà notre – que nous vivons déjà – et la faisant vibrer nous permettent de saisir de nouveaux points de départ au dedans de nous.



Pavese, 
Le métier de vivre, 
3 décembre 1938







Quand je lis, j’accommode

non seulement le cristallin de mes yeux, mais aussi celui de mon intellect, pour capter le bon niveau de signification (celui qui me convient). Une linguistique fine ne devrait plus s’occuper des « messages » (au diable les « messages » !) mais de ces accommodations, qui procèdent sans doute par niveaux et par seuils : chacun courbe son esprit, tel un œil, pour saisir dans la masse du texte cette intelligibilité-là, dont il a besoin pour connaître, pour jouir, etc. 

En cela la lecture est un travail : 
il y a un muscle qui la courbe. (…)


Roland Barthes 
par Roland Barthes 
Seuil, 1975, p. 120







































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