samedi, novembre 14, 2015

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… il crée de toutes pièces, à contre –courant du monde et de sa cruauté, une situation dans laquelle un enfant existe, fût-il déjà mort. Pour que nous-mêmes sortions du noir de cette atroce histoire, de ce “ trou noir ” de l’histoire. 


Ce texte de Georges Didi-Huberman 
est une longue lettre au réalisateur László Nemes 

Le Fils de Saul



extrait pdf

ici






























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Accueille l'esprit de justice,
et repousse la violence.

Hésiode
Les travaux et les jours

VIIIe s. av. J.-C.




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La violence : une force faible. 

Vladimir Jankélévitch 
Le pur et l'impur 

(1960)






























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Abraham
ben Samuel Aboulafia 










naquit à Saragosse en 1240, il passa sa jeunesse à Tudela en Navarre. Son père lui enseigne l’étude de la Bible et de ses commentaires, de la grammaire, de la Michna et du Talmud. Il entreprend des études de médecine et de philosophie, et plus particulièrement les ouvrages de Maïmonide par lequel sa pensée restera toujours très influencée. Aboulafia rédigera même un commentaire mystique sur son Guide des Egarés.


Il commence bientôt à étudier la Kabbale et, plus particulièrement du Sefer Yetsirah dont il lira les douze commentaires. Il entre alors en contact avec un groupe de kabbalistes mystiques qui lui enseignent les trois méthodes d’interprétation de la Kabbale : le Notarikon (acrologie), la Guematria et le Tserouf.


A l’âge de 31 ans, à Barcelone, il est touché par l’esprit prophétique après avoir obtenu la connaissance du Vrai Nom de Dieu. Il est alors persuadé d’avoir atteint, par la méditation des lettres et des nombres, l’inspiration prophétique et l’état de Messie. Il quitte à nouveau l’Espagne afin de transmettre, fort de l’essence divine qui l’animait, ses connaissances. Il rédige plusieurs ouvrages prophétiques qu’il signe de noms de même valeur numérique que son vrai nom : Zacharie, Raziel.


Il se rend au Proche-Orient afin d’y découvrir l’emplacement du fleuve Sambation au-delà duquel on supposait que les dix tribus perdues demeuraient. En effet, selon la tradition messianique, le Messie devrait rechercher et retrouver les tribus perdues afin de les ramener en Palestine et réunifier ainsi le peuple d’Israël. L’arrivée des Mongols dans la région et les troubles qui s’en suivent obligent Aboulafia à repartir pour l’Europe et il passe ainsi dix ans en Grèce et en Italie.


En 1280, il entreprend un voyage à Rome afin de se présenter devant le pape et discuter avec lui « au nom des Juifs » et le convertir à sa doctrine messianique et réaliser l’œuvre du Messie devant réunir les trois branches abrahamiques pour réaliser les prophéties de la Fin des Temps. À l’annonce du projet d’Aboulafia, le pape Nicolas III donne l’ordre d’arrêter Aboulafia et de le mettre à mort. Mais la disparition subite du pape lui sauvera la vie.


Aboulafia 
relatera cette épopée dans son ouvrage

Le Livre du Témoignage. 


La Kabbale 
des lettres d’Abraham Aboulafia 




























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