mardi, août 11, 2015

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M    O    I    R    Y











Col de la Lé
Col des Aiguilles
Col du Gardien
Col du Pigne

Pigne de la Lè

Plan des Lettres



B O U Q U E T I N S


Grand Cornier


Col de Bricola
Pointe de Bricola
Dent des Rosses
Col des Rosses
Pointes de Mourti
Col de Mourti
Tsa de l'Ano

Pointe de Moiry

Col de la Couronne
Clocher de la Couronne
Couronne de Bréona




une sorte de montagne de lumière

qui se lève de tous côtés sur le glacier




jamais nous n'avons été aussi haut

embrassés par la lumière qui nous élargit


ici la terre est plus haute que la terre


























L.A.Photographies de Chamonix à Zermatt août 2015





















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Fêta d'Août de Chateaupré









sous la pointe du Bandon

la Bayenna







la Gougra

04.08.2015

14 : 39




dans l'ordre du jour


les trompettes du néant


je pense à tout ce que je vais faire

les éléments d'un livre

que je n'ai pas su écrire



depuis des années



celui qui a pris sur lui l'idée

est capable de solitude


j’emmagasine j'accumule

tout cela devra sortir un jour


rechercher un peu de clarté

un peu de netteté




dévorer des livres

n'est qu'une forme de paresse

















L.A.Photographies de Chamonix à Zermatt août 2015

























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Tsaté

















Col du Tsaté

depuis la Forclaz la Sage ou Villa

2869 m


d'un pas de philosophe

les cols sont des lieux singuliers.
On les atteint avec effort,
on sait qu'ils ne sont qu'une étape
et pourtant on leur donne plus que leur prix,
on les espère,
on croit y parvenir,
on y est,
hélas ce n'est qu'un accident du terrain,
il faut encore monter,
monter,
jusqu'à ce que la pente
se réduise enfin à un étroit
couloir encombré de roches et de glace noirâtres.

...

Ainsi,
le moi-marcheur et le moi-philosophe
ont pris l'habitude d'aller ensemble.
Quand l'un survient,
l'autre n'est pas loin.
Ils s'entraînent mutuellement,
l'un parcourt et l'autre discourt.
Et la promenade est bonne
s'ils vont à même allure.

Michel Malherbe











L.A.Photographies 
de Chamonix à Zermatt août 2015
























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01.08.2015.

21 : 15










Lac-Blanc-Chamonix


la lumière est le matériau premier

elle fait ou défait l'image



l'influence d'un magnétisme

qui affole la boussole

c'est sur lui que je règle

ma course



le carrefour

c'est l'endroit où les routes se séparent

où chacun prend son chemin



risées sur l'eau























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01.08.2015






21: 19

Lac-Blanc

Chamonix


le passé et l'ailleurs

l'instant passé l'instant jadis présent


je suis là

un soir d'été



ce vide lumineux




























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Yuko Kimura










Indigo Shiwa Shiwa 
wrinkle wrinkle no. 6, 2013

Indigo dye and intaglio 
on pleated old bookpages from Japan

4.75 x 3 x 2.25 inches
12.1 x 7.6 x 5.7 cm
YuK 26












































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J.B. Murray











Untitled, c. 1978-1988
Marker, ink on paper
11 x 8.5 inches
27.9 x 21.6 cm
JBM 212
















J.B. Murray




Untitled, c. 1978-1988
Marker, ink on paper
14 x 10.5 inches
35.6 x 26.7 cm
JBM 117






























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Tantra












Untitled, ca. 1980-2014

Natural pigments 
hand-ground colors: 

including minerals, 
mother of pearl, 
coral, 
tree resin, 
vegetable pastes

on vintage paper
6.69 x 5 inches
17 x 12.7 cm
Tant 25
























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P  A  S  S  A  G  E




Il faut casser 
légèrement ici le dos de la reliure, 
pour offrir à l’œil  un champ plat, et reposer le poignet. 


























Passage, 

le premier volume des Églogues, 
est paru en mars 1975 dans la collection “Textes”, 
aux éditions Flammarion. 

Le livre fut alors salué 
par Roland Barthes en ces termes :




Avant d’interroger Renaud Camus, je voudrais me permettre de situer, d’un mot, son premier livre. C’est, d’une part, un texte moderne. C’est-à-dire un texte qui requiert un mode de lecture nouveau : un mode de lecture qui est décroché de ce qu’on appelait traditionnellement le vraisemblable, la narration linéaire fondée sur un mécanisme de conséquences et de temporalités ; disons de ce mode de narration que nous connaissions bien dans les romans traditionnels par cet artifice qui s’appelle le suspens. Mais, d’autre part, ce texte est un texte de plaisir. Et cela pour plusieurs raisons. Entre autres par la perfection, le soin du montage. Tout soin, toute perfection – même dans son aspect artisanal –, en ce qui concerne le texte, est une façon d’aimer le lecteur. Autre raison de plaisir, c’est la circulation de ce qu’on pourrait appeler les effets de voyage. Il s’agit vraiment d’un passage, d’un passage fréquent à travers des lieux, des noms, des sensations, de brefs souvenirs. Il y a donc dans ce livre la jouissance, véritablement, du voyage. Il y a aussi une valeur d’élégance et de discrétion qui est ce que j’appellerai une maîtrise. Et, enfin, il y a une réussite dans ce sens que, s’il n’y a pas de récit général, c’est tout simplement parce que le récit est dans chaque phrase. Chaque phrase, dans ce livre, captive. Capture. Et l’on est tiré en avant, de phrase en phrase, non pas pour savoir le secret de l’anecdote mais pour répéter ce plaisir de la phrase. La réussite, à l’échelle de notre histoire culturelle et littéraire, de ce livre, c’est qu’il est à la fois un livre expérimental, en entendant bien que ce mot ne doit pas faire peur, et (ceci, peut-être, à cause de cela) un livre vivant, aéré, sensible, très présent au monde et au lecteur : un livre heureux et cependant sans complaisance.





Et de nouveau :

Une table, une fenêtre, 

une table près d’une fenêtre, 

et la vue, 

les vues.





La particularité de ce roman est sans doute de ne pas en être un au sens classique : en effet, on y trouve ni récit, ni personnage, à moins de considérer que les mots et les phrases sont les personnages du livre, vivant aventures et déformations tout au long du texte...suite

























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