mardi, avril 28, 2015

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où est la terre où

le ciel

le silence fou d'un pas


28.04



le sommet à atteindre

serait de composer

une mélodie


avec labyrinthes 

et parties inversées



les nuages ont l'air d'oiseaux

prenant la fuite

sur les plaines

de l'éternel avril




je me représente 
le vide
identique à une flamme























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Un pèlerin de Vézelay. 












Voilà trente ans que je suis (à ma manière) un pèlerin de Vézelay.Ce que j'y cherche n'est pas précisément de l'ordre de la prière bien que tout soit offrande dans l'accord du monde et des hommes. Je pourrais tracer de mémoire un cercle réunissant tous les points d'où, du plus loin possible, on aperçoit la Madeleine. Longtemps avant qu'un panneau l'indiquât, entre Voutenay et Sermizelles, je ralentissais juste à l'endroit de la Nationale 6 qui découvre la basilique par un angle de vue aussitôt refermé. En descendant par Pontaubert je la saluais, comme tout le monde, plantée au bord de la colline. Du côté de Vauban j'ai regardé le soleil couchant grandir son ombre vers les fonds. Par-dessus Saint-Aubin-des-Chaumes, j'ai tranché la ligne de crête des derniers Vaux d'Yonne pour dessiner (mais de quelle main maladroite !) son portrait. J'ai fait le tour des portes par les chemins herbeux d'Asquins. À Maison-Dieu, j'ai suivi le sentier des bois qui la montre soudain église de village, tout au bout de la rue. « Vézelay, Vézelay, Vézelay, Vézelay », connaissez-vous plus bel alexandrin de la langue française ? J'en ai mieux aimé Aragon.

Aujourd'hui, j'y suis revenu d'instinct. La décision qui m'attendait me paraissait plus facile, presque aisée, dictée par ce pays sublime tandis que sous les tilleuls de la terrasse je contemplais la fin du jour.



François Mitterrand
La paille et le grain






























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A la Saint Jean d'Hiver, 


















les chapiteaux 
élevés du côté nord 

de la nef sont baignés
par la douce lumière du solstice. 




A la Saint Jean d'Été, 
un chemin de lumière relie 

le tympan au choeur


partant de la 
sculpture du Baptiste, 
figuré sur le trumeau du tympan. 
































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L'expérience intérieure

















Je ne veux plus, je gémis,
je ne peux plus souffrir
ma prison.
Je dis ceci
amèrement :
mots qui m'étouffent,
laissez-moi,
lâchez-moi,
j'ai soif
d'autre chose.
Je veux la mort
non admettre
ce règne des mots,
enchaînement
sans effroi
soit désirable ;
ce n'est rien
ce moi que je suis,
sinon
lâche acceptation
de ce qui est.
Je hais
cette vie d'instrument,
je cherche une fêlure,
ma fêlure,
pour être brisé.
J'aime la pluie,
la foudre,
la boue,
une vaste étendue d'eau,
le fond de la terre,
mais pas moi.
Dans le fond de la terre,
ô ma tombe,
délivre-moi de moi,
je ne veux plus l'être.



Georges Bataille
L' Archangélique et autres poèmes

Poésie/Gallimard





























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Les deux pieds en terre, 

le regard face au Zodiaque du tympan 

liée en quelque sorte 

du « royaume » d’aujourd’hui… 

au « royaume » de demain 

du « royaume » d’ici-bas… 

au « royaume » d’en-haut, 

peut-être, 

la voie se trouve-t-elle 

en la spirale labyrinthique du plissé, 

sculpté au genou 

de la figure du Maître du… Temps 

en l’attente de l’ultime initiation, 

à savoir le passage à l’éternel 

« Orient ». 





                                                                         Dominique Vincendon






























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16 / 17/ 18











Dieu nous éclaire

à chacun de nos pas



air limpide

jeune herbe brillante


les petites fleurs d'or

les petites fleurs bleues


une voix dispense

des poèmes



il admire

il adore

il écoute en lui-même




je sens les choses 

s'éclaircir



et maintenant travailler

travailler le plus possible

avec ma petite écriture



les pétales

des pommiers

volent




l'homme
est
un puits
le
vide
toujours
recommence

































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