jeudi, février 12, 2015

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Rien de plus joyeux
















il n'y avait rien 
de plus joyeux que de traverser

ce grand champ  
de lumière  jeté sur moi par l'hiver 

l'un de ces moments 
où n'être pas mort paraît 

une chance inouïe. 









L.A.Photographies Lac du Clou Beaufort février 2015
























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poésie : fusion

d'un grand nombre d'idées

d'un grand nombre de rêves












elle en dit
plus qu'il n'est explicable 

écrire plus vite

prendre de vitesse la marée





poésie

une impulsion du temps

une horloge enchantée



dans un espace mesuré et scellé

notre lac est un secret


poésie

c'est plus simple que ça en à l'air


les mots sont là

libres enfin d'arriver


sentier venteux

ici pour que chacun puisse lire




ceci

une courbe

et ceci

sa soif




feuilles minces



ainsi l'abri  est fait de pierre

et la pierre 

d'air




























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Si nous parvenons 
à penser le verbe « habiter » 











avec assez d’ampleur et de sens, il nomme pour nous la manière selon laquelle les hommes accomplissent sur terre et sous la voûte du ciel leur migration de la naissance jusqu’à la mort. Pareille migration peut revêtir bien des aspects et ne manque pas d’être riche en métamorphoses. Elle n’en constitue pas moins le trait foncier de l’habitation comme séjour humain entre terre et ciel, naissance et trépas, joie et douleur, œuvre et parole.


M. Heidegger, 
Hebel – der Hausfreund 
Ed. intégrale tome 13, p. 138-9 



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L’habitation poétique de la terre doit s’entendre foncièrement comme migration, non comme attachement à la glèbe. En termes bibliques : la maison et le chameau. Mettons en regard de ce texte le propos d’un auteur contemporain relatif à l’esprit du judaïsme, en laissant au lecteur le soin d’en apprécier l’étrange et profonde consonance :



Il y a un balancement entre la « maison » et le « chameau ». La vie ne doit pas être entièrement et définitivement « maison », car on croulerait sous le poids du fixé et du définitif, de l’ordre et du rangement ; mais elle ne doit pas être non plus entièrement « chameau », car un voyage permanent transformerait le rêve en une prison en mouvement. La vie est à la fois la maison et le chemin ! 


M.-A. Ouaknin, 
L’Alphabet expliqué aux enfants, 
Paris, Seuil, 2012, p. 108.














Photographies
Joel Byberg Hyppönen
Kvitfjell, Norway

Awesome winter hiking photo



























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le chemin qui mène
















à une nourriture comestible

à un air respirable à une vie libre



respiration de la matière neige

joie immédiate

lumière blanche



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à tout heure

en tout temps

en tout lieu

à tout instant

toujours

partout

je pense à toi

toujours partout

je te vois

je t'adore

à tout instant

à tout heure

en tout lieu

je pense à toi  




je t'adore
















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