vendredi, décembre 18, 2015

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Un mauvais ouvrage

porte en lui sa punition, - le mépris et le ridicule ; un bon excite l'envie et vaut à son auteur mille mortifications. Il se voit assailli de critiques partiales et malveillantes : l'un censure le plan, l'autre le style, un troisième le but moral qu'il s'est proposé ; et ceux qui n'ont rien trouvé à reprocher au livre s'occupent à flétrir l'auteur...visent à blesser l'homme, ne pouvant nuire à l'écrivain. Bref, entrer dans la lice des littérateurs, c'est vous exposer volontairement aux traits de la négligence, du ridicule, de l'envie et du désappointement. Que vous écriviez bien ou mal, soyer sûr que vous n'échapperez pas au blâme ; c'est là-même la principale consolation d'un jeune auteur ; il se souvient que Lope de Vega et Calderon ont eu des envieux et d'injustes critiques, et sa modestie en conclut qu'il est absolument dans la même catégorie.


Matthew Gregory Lewis





















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