jeudi, août 27, 2015

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Warren Harold




























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dieu, c'est le serpent avalant la couleuvre
les hommes une race éteinte
enseigne-leur plutôt les trois espèces
du brouillard
la colère des narines
au mufle spumeux
qu'il n'est de femme qu'a nu
sein jaloux de l'autre ou
encore nos noms vite transis là
surplombant la rivière sable et pierre :
il fut
un oblat
un aloade
innominé



Jude Stéfan

vers la prose 

6























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02.01.1933

#art

10.07.2014

Kariya / New york

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Oct. 31 , 1978

(Today series  " Tuesday ")  plus



















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Hanne Darboven



















Untitled

1972

Encre sur papier

10 feuilles — 10 × (29 × 21,5 cm)

65 × 111 cm — Edition 1/1





























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Opéradiques L'Opéra dépaysan est en déplacement. On y planche sous des rouleaux de pluie, des nuages pédagogues. L'art plusieurs aux cinq sens travaille la rhumanité. Ekphrases, les poèmes dramatiquent les liens durs entre les formes du chaos. Des efforts directionnels et bandés disent le tunnel ou labyrinthe bruyant, ruines circulaires inversées sous la scène, actions pliées, que dictent des guerres matérielles datées et les immatières du droit. Les Opéradiques (Pré-danse, Musicole, Penturage et Pagisme. impersonnages arqués) brèchent le mur qui abrite un contentieux sensible et des jugements enveloppés. Art Plusieurs est le héros discret qui tranche des dépendances à la Panthère Formante et d'impuissances au calme dormant dans la densité. Le livre est parquet-rossignol, plancher sillonné et enroué ouvrant sa trappe : le tunnel attend des lampes défleuries. Chaque forme frottée joue dans la nuit relative. La guerre au nerf optique recommence toujours, avec les ambitions. Les arts ne se donnent pas la main : l'insociable sociabilité se tend en chacun, rhybride, couvert et entouré. Par boustrophes, reptations, documents striés, échos et mots dégelés. 

D'où l'avenir d'un siècle à mains 
sous les toits pivotés.


Ph.Beck

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Tiphaine Samoyault



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Philippe Beck lit 

Mots gelés 

ici


























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mercredi, août 26, 2015

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Greffes














Il n'existe pas de langue poétique.

Il n'existe que des combinaisons,

des instants,

des lieux,

Et des greffes de peau.














Pham Bich



























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Exil














Le ready-made est
un objet déplacé, dépaysé. 

Objet manufacturé (porte-bouteille), 
linguistique (mot), 
sonore (pschhh de locomotive), etc...

La pratique du ready-made 
implique donc celle du collage 
et de l'import-export. 

L'objet change de statut 
en fonction de l'environnement 
dans lequel il se trouve 
mais aussi de l'intention 
qui déterminera son exil.


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Photographie Svetlana
ici





















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Sourds et aveugles aux mots,
les poètes le sont plutôt moins que les autres.
Et pour cause, les mots c'est leur business.
Ils les isolent pour les faire chanter.
Et les exhiber aussi.

A.Labelle-Rojoux



Linda Piacentini-Yaple. Zazen  



















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L'utilisation du ready-made 








dans la pratique poétique interroge d'une part le "travail" poétique (le toujours fameux "Tout le monde peut le faire" !) et à travers lui le statut du poète (leçon d'humilité ?), d'autre part la façon dont l'auteur "habite" le monde. Pas de tour de verre, pas de hors monde, pas d'intemporalité. Des morceaux prélevés, laissés tels quel ou mixés, taillés dans le réel filtré. Tous ne présente pas leurs récoltes de la même façon. Sous la mise à distance, malgré tout, persiste du style, du subjectif...





Nicolas Tardy, janvier 2000

lieu-source action poétique 158




























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les petites branches


















c'étaient des petits oiseaux

et les grandes branches des grands oiseaux




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ce qui est simple s'énonce clairement

les choses sont claires

énoncées simplement

la simplicité d'être

claire sur l'énoncé

est chose que l'on donne

clairement

avec simplicité

à sa place

ce qui est claire

s'énonce clairement



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poèmes
cadeaux
amitié
amour

action poétique 158



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mardi, août 25, 2015

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Dieu
sur les surfaces multiples 
du vert










Pour Dieu

les idées sont des couleurs
et pour nous des pigments











il creuse 
plus profondément que tout autre

mais ne remonte
pas à la surface

il parle sous terre

seul l'entend
qui soi-même creuse
profondément


L.A.Photographies Grand-Paradis août 2015
























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Qu'est-ce qui change tout ?
















UNE MARCHE EN MONTAGNE



pleine de fraîcheur et d'éclat

une nouvelle énergie

respirez l'énergie


voici un plan de sauvetage

oui vous avez bien lu

un plan de sauvetage

la marche en montagne est un plan de sauvetage

une bouffée d'oxygène


il reçoit le message cinq sur cinq

il a besoin de silence



lors de la nouvelle lune du 13
vous tirerez bénéfice de cette nouvelle attitude 



L.A.Photographie Grand Gollet août 2015












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après 
rupture avec 
Indienne













allâmes 
à la porte d'aval

dix heures 
dormîmes à l'étroit

heureux qui fut 
aimé de chaque muse

sous les nuages 
défiant tout verbe


dans un lieu-source

dans un lieu-oeuvre 



entre

viens


Soleil








L.A photographies Benevollo août 2015



























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Lauson














je regardais 
cette aiguille avec intensité

je la regardais
avec toute ma puissance




L.A. photographies Grand-Paradis août 2015
















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Il est un truisme de la critique actuelle 
qui consiste à dire que l'artiste véritable est 
celui qui a les yeux tournés vers le dedans et que celui  
qui regarde dehors n'est qu'un singe...

Passons sur le contenu du dehors, 
et savoir si, 
étant tout entier contenu dans ce dehors, 
il ne peut pas être à son tour considéré comme un dedans



la réalité
telle qu'elle est sentie
par un homme ciel

simplicité



dans l'espace blanc

entrer sortir

c'est le même pas



poéte

je suis souvent confronté
à des problématiques formelles
et non d'idées








L.A.Photographies 
Grand-Paradis août 2015



















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Vittorio Sella


















isoler à la ligne
chaque impression

le cœur qui parle

les sens qui sollicitent 

conjonctions des corps
séparés par le miroir des paroles







on rencontre 
fréquemment des failles
à faible rejet qu'il est facile d'observer

mais lorsque le rejet augmente
l'observation directe devient malaisée

si l'on ne prend pas de hauteur














L.A.Photographies Grand-Paradis août 2015























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18.08.2015

9 : 25

Beau temps

l'odeur vaste et heureuse de la neige

ver le col Lauzon

choix du chemin

de la blancheur
de la chaleur

force contre force

depuis l'enfance
je me suis posé qu'une seule question

pourquoi suis-je moi?

me voilà lancé
dans une drôle d'aventure


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Dans quelques cosmologies

le Capricorne est lié 
à l'élément classique de la Terre 

il partage cet élément 
avec le Taureau et la Vierge









L.A.Photographies 
Grand-Paradis août 2015



















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lundi, août 24, 2015

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traduction d’Antoine Deseix


Le ciel pâlit et quelques secondes plus tard, menaçant et proche, le tonnerre éclata comme un roulement d’artillerie. Rand avait l’impression de se lancer à la bataille, de traverser des frontières, de s’enfoncer dans des champs détrempés tapis sous des nappes de brume. C’était l’été. Les rivières étaient glauques. On entrevoyait au passage des ponts, des granges, des cours jonchées de caisses où s’entassaient des bouteilles vides et parfois, fugitivement, des montagnes dans une déchirure de nuages. Il ne parlait pas français. Ces petites agglomérations pelotonnées sur elles-mêmes avec leurs boutiques aux enseignes bizarres lui paraissaient dérisoires et, en même temps, il avait envie de les connaître.

Il commençait à y avoir de la circulation. Les phares des voitures étaient d’un jaune sulfureux. La pluie avait cessé mais les montagnes étaient cachées derrière une sorte de fumée. C’était comme si le décor avait été mis en place. Soudain, à Sallanches, la vallée s’élargit. Tout au fond, vision surprenante, le géant de l’Europe, le mont Blanc se dressait à l’improviste, auréolé de lumière.

Plus grand qu’on ne pouvait l’imaginer et, vu de près, encapé de neige. Cette première et grandiose image devait bouleverser la vie de Rand. La montagne l’aimantait, elle s’élevait avec une lenteur infinie comme une vague prête à l’engloutir. Rien ne pouvait lui résister, rien ne pouvait lui survivre. Dans la foule des aérogares, dans les villes traversées, sous la pluie, il traînait avec lui des rêves et des espérances qui, pour être vagues, n’en étaient pas moins exaltants. Il sommeillait avec eux comme on dort sur ses valises, abruti par le voyage, et, brusquement, les nuages s’étaient défaits, dévoilant dans une lumière rayonnante le symbole de tout ce qui le hantait. Son cœur battait sur un rythme étrangement insistant comme s’il était en fuite, comme s’il avait commis un crime.

Ils arrivèrent à Chamonix dans la soirée. Le silence régnait sur la place devant la gare. Le ciel était encore lumineux. Rand descendit du car. Bien que l’on fût à la mi-juin, il faisait frisquet. Les deux autres voyageurs montèrent dans un taxi pour se faire conduire à l’hôtel. Rand se retrouva seul. La ville était visiblement déserte. Il avait l’impression bizarre — c’était presque un avertissement — d’être en un lieu familier et il jeta un coup d’œil autour de lui comme à la recherche d’un détail qui lui confirmerait ce sentiment de déjà-vu. Les hôtels qui faisaient face à la gare avaient l’air d’être fermés. L’entrée de l’un d’eux était éclairée. Un chien qui gambadait sur un toit surbaissé le regarda. Les derniers rayons du soleil caressaient la cime des arbres.


Source Œuvres Ouvertes 

























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dimanche, août 23, 2015

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un glacier 
peut-être comme une houle


















qui passe

lente 
molle régulière

patiente
exaspérante



C'est comme de grands dos polis et luisants, 
qui s'enflent, 
donnent leur coup d'épaule, 
vous soulèvent et vous laissent retomber.




Mouvement ondulatoire 
de grande amplitude qui agite 



La houle est produite par un mouvement orbitaire des molécules liquides, décrivant toutes un cercle d'un mouvement uniforme autour d'un centre fixe. Toutes les molécules, dont les centres d'oscillation sont sur une même verticale, occupent simultanément les mêmes positions angulaires sur leurs orbites`











L.A.Photographies 
Glacier de Bassac Grand-Paradis août 2015























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Nicolas Tardy















les Ready-Mades-Textuels 

Haute école d'art et de design-Genève



Des auteurs intègrent dans leurs œuvres  des fragments de textes écrits par d'autres auteurs. Ce geste artistique a connu depuis un siècle une amplification au sein des pratiques poétiques. Cet acte recouvre diverses approches dont je propose ici une description critique et un essai d'inventaire.



R.M.T

ready-mades-textuels


est un élément textuel,
de longueur variable,
prélevé (recadré ou non) dans
un lieu-source et recontextualisé
dans un lieu-oeuvre.

Pour être plus précis,
j'ajouterai que ce prélèvement
doit être conscient.




























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dimanche, août 16, 2015



II



Des deux un flux
d'amour le feu
des deux le lien
des deux connu
flue le très doux Esprit
tout identique
inséparable.
Les trois sont un
Sais-tu quoi ? Non
Lui se sait lui-même mieux que tout.

































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