mercredi, janvier 14, 2015

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Poésie-Opéra











Toute oeuvre 
peut être lue à partir des catégories usuelles 
de l'histoire de l'art 



style, école, 
époque, auteur, technique employée, 
influences, etc...


Sous l'angle 
de la connaissance ou du savoir, 
ces catégories sont légitimes, 
mais sous l'angle de l'oeuvre 
elle-même, 
elles fonctionnent comme 
une mise au tombeau. 




En effet, 
en quoi une oeuvre se singularise-t-elle 
comme oeuvre? 


Certainement pas 
à travers ces catégories générales. 


Chaque oeuvre est 
imprévisible. 


Elle a ses sources uniques 
et ses effets 
singuliers. 


C'est une monade, 
un monologue qu'aucune loi 
ne détermine. 


Pour tel spectateur, 
celle-ci fait symptôme; 

pour tel autre, 
celle-là fonctionne comme 
une mémoire qui l'engage, etc... 



Chaque fois, 
l'oeuvre échappe au flot. 



Chacune exige, 
solennellement, 
d'être jugée 
selon ses propres 
termes; 


chacune affirme 
un sens unique, 
issu d'elle. 


C'est elle, 
l'oeuvre, 
le sujet véritable de l'art, 
et non l'artiste 
ni d'ailleurs le spectateur



car il n'est pas 
de réception possible 
sans le monde qu'elle institue. 



On ne peut lui assigner
aucune cause déterminée, 
ni dans le champ social, 
ni dans l'histoire de l'art.



Sans entrer 
dans aucune chaîne de causalité, 
l'oeuvre impose un nouveau réel. 



Elle ne représente rien, 
pas même l'être, 
elle l'explose. 



Ce qui nous éblouit en elle 
est une obscurité, 
un non-savoir 


Si l'art n'existe 
que par les oeuvres, 
celles-ci peuvent exister 
à l'écart de l'art. 



Parfois elles le présentent, 
mais parfois aussi 
elles le dérobent.



Il faut tout faire pour sauver, 
dans l'oeuvre, 
dans la langue mais aussi dans l'image, 
ce qui la rend unique, 
singulière et intraduisible.












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