jeudi, novembre 20, 2014

.











je voudrais
cet horizon bleu

je voudrais
aller là-bas

je voudrais
avoir été là-bas

je voudrais
être là-bas maintenant







On the back roads 
of Glacier National Park, 
Montana

ici



















.

.


















Je crois qu'il n' y a pas d'autre
        lumière dans le monde
que le monde

et je crois qu'il y a de la lumière

George Oppen





Une panique qui peut encore
me tomber dessus

Peter Gizzi

l'externationale























.
.


















L’Externationale 

(The Outernationale) est le quatrième livre du poète américain contemporain Peter Gizzi (1959), et le premier à être intégralement traduit en français. D’abord remarqué outre Atlantique pour son édition de l’œuvre de Jack Spicer, son premier recueil “Some Values of Landscape and Weather” est accueilli par Robert Creeley comme un « livre novateur non seulement pour le lecteur, mais aussi pour l’écrivain et pour l’art. »

Avec L’Externationale, Peter Gizzi renouvelle la voix lyrique.

“Le lyrisme inquiet de Peter Gizzi ne ressemble à aucun autre – le buirssement très intime d'un rideau quotidien se levant sur une catastrophe extérieure. Son phrasé peut déchirer le cœur, sn œil réfracter la lumière ordinaire en visions pénétrantes.”


Adrienne Rich.








« Le corps cellulaire 

flouté dans le soleil, 

sursaturé par le brun rougeâtre 

du Polaroïd. 

Où allons-nous

Dans les secondes mécaniques

De ce film super-8, 

De cette couleur qui se pose ? » 


P.G.





José Corti





































.

.

Peter Gizzi





Le soleil déploie ses ombres














et des choses poussent aussi dans le noir.
Les feuilles se voûtent sur chacun
elles sont si démocratiques
à notre égard nos spectatrices dans un monde de secrets
un monde de registres
émotionnels raccourcis et navigables.
Dans le parc, des emballages
bousculés par la brise dérivent et s’éloignent.
Le sable ici fait à fond colisée
c’est tellement contestataire
et juste clairement vieux.
Vers qui pouvons-nous nous tourner
marchant sur les épaules débridées des collines
essoufflés et loin de l’histoire ?
Le jour fleurit dans ce qu’il sait de lui.
C’est aussi simple que cela s’interroger sur la foi.
Comment puis-je répondre
pour ne pas inhiber
le moindre point dans ce rayon ?



Hors de cette maison et dehors dans le jour
les choses se précisent
des antennes à pointe d’argent pincent le bleu
et des rideaux de pluie
au pied du Sénat local.
Quelque chose est quelque chose
quand l’administration
de l’argent coule à rebours.
Dans ce mot, le temps ressemble à un voyage,
revenez, légers reflets des produits
en rang derrière la vitre.
Nous sommes allés au magasin et pourquoi pas
on va bien sur la lune
boîte géminée sur l’étagère.
En été on ouvre et ouvrant
on se balade et
avant d’être heureux
nous étions malheureux.
Tel est l’éveil
dialectique que tout le monde
rêve d’embrasser.




Quand la télé est allumée
les visages dans les stands résonnent
et rebondissent loin sur le terrain.
Les espoirs et le suspense
si souvent sous-marins
devenus aussi clairs qu’un coureur dépassant la 2e base.
Il y a des raisons de regarder
pas comme le reflet aveuglant
dans un carré sombre de fenêtre.
Nous trouvons des motifs
à jouer et ensemble,
ce passage crucial a des ailes
quand un détail disparaît dans une foule
qui a trop vite investi
puis rejeté le pouvoir.
La nuit tombe
l’indigo se pose sur le verre
resté là. Nous rappelant
que les jours galopent dans l’herbe vent se ruant
dans des kilomètres de câbles.
Quand les pistons appellent,
quand j’étais un coin de soleil
sur les moulins d’acier,
quand j’ai demandé qu’est-il arrivé
je voulais dire que nous est-il arrivé ?





L' Externationale

Traduction  Stéphane Bouquet.

José Corti
série américaine






















.