mercredi, novembre 19, 2014

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vrai / bien

beau / sublime




vision profonde des choses

principe d'évasion

le grand trop du dehors


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E.H.

la nudité est indicible

la lumière prend toute la place

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la nudité est fièvre aérienne

elle est faite pour la vérité

pour trouver afin de chercher




ne 
désespérez 
pas   marcheur

est le message 
gelé dans les vieilles pierres 


nous savons 
que le temps est une onde

que l'esprit a du mal à saisir

ici






















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des mots et des espaces


Où sommes-nous donc allés 
pour que le monde nous cherche autant ?
des mots et des espaces
ici






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Minute Papillon















L’INDESTRUCTIBLE EN SOI

Mais si la vie est hésitation avant la naissance, tremblement dans la pénombre, vacillement de la flamme, rêve de Dieu, qu’en est-il de « l’indestructible en soi », que Kafka désigne avec insistance ? Qu’en dit-il exactement ? Voici les passages, tirés des Aphorismes :

« Théoriquement il existe une possibilité parfaite de bonheur : croire à l’indestructible en soi et ne pas y aspirer. »

« L’homme ne peut vivre sans la croyance durable en un indestructible en soi, l’indestructible comme la croyance pouvant lui rester durablement cachés. »

Il semble qu’au cœur du doute émerge la croyance en « l’indestructible ». Kafka en parle comme la théologie négative parle de Dieu, demeurant « caché », que l’on prie sans chercher à l’atteindre ; comme dit maître Eckhart : « regardant par-dessus l’épaule. » On pourrait aussi bien dire l’ « âme », en tant qu’elle se confond dans l’extase avec Dieu. C’est peut-être ce que Kafka désigne par « Chine ». « Je suis Chinois et je rentre chez moi » : au fond de lui-même, au cœur du cœur, indestructible ?

Plus encore qu’à l’apophasis chrétienne, à Pascal, au « saut » absurde de Kierkegaard (Kafka apprend le danois pour pouvoir lire ce dernier dans le texte), les phrases de Kafka sur l’indestructible me font penser au fameux début du Daodejing, la Voie que l’on peut suivre n’est pas la Voie, le Nom que l’on peut dire n’est pas le Nom, etc. Croire à l’indestructible en soi et ne pas y aspirer.

Kafka : « Ce qui s’effrite, s’effrite, ne peut être détruit. »
Laozi : « Le fort, c’est le faible. »
Indestructible, comme l’eau.

On pourrait aussi rapprocher les phrases du Journal : « Il n’est pas nécessaire que tu sortes de ta maison. Reste à ta table et écoute. N’écoute même pas, attends seulement. N’attends même pas, sois absolument silencieux et seul. Le monde viendra s’offrir à toi pour que tu le démasques, il ne peut faire autrement, extasié, il se tordra devant toi » et celles de Laozi : « Ne passe point ta porte, tu connaîtras l’empire entier. Ne regarde pas par la fenêtre : le Tao céleste t’apparaîtra. » Oui, Kafka semble avoir reconnu et pratiqué les vertus du non-agir taoïste et de la présence au monde zen. Kafka, zen ? Oui, par l’autre bout, par la douleur. Et c’est strictement la même chose, dans l’intensité de l’être-là, dans « l’instant de l’instant » : 

« plus profond l’on creuse son fossé, plus ça devient tranquille, moins on a peur, plus ça devient tranquille ».



Jean Michel Lou

Kafka et la « Chine »

P/F
Ph.S 























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Daily Cervin



7

8 et 9 novembre 2014

10:00


jours jours jours

qu'est-ce que le temps

une image fixe disent certains


moi
j'aime le vent


















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Square Soutiras





















pluie 
des Léonides
et des Andromédides 

feuilles
et la neige d'un moment

meurent choeurs

agités
de voix  ondulées
dans l'air
continu

branches noirs
et cri d'enfants




fumer

recouvrir 
de feuilles et pailler 
ceux qui resteront en terre




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L.A.Insta- Square Soutiras 
Albertville novembre 2014
























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AIR MR

tu me proposes

fenêtre



étrange 
d'attendre déjà 


presque
bouge ton rideau....



devrais-je
ô fenêtre à ton invite
me rendre ?



ou me 
défendre fenêtre ?

qui 
attendrais-je ?

















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