dimanche, novembre 10, 2013

.




NOVEMBRE










En raison de la pluie

le concours de lâcher de ballons

n'a pu avoir lieu.



Le monument de la Résistance

a été transféré dans le square.


Perdu chien courant roux cicatrice sur flanc.


Coco n'est plus mais dans nos coeurs oui !


Toutes ces cousettes 

sont heureuses d'apprendre

la coupe d'une chemise, 

d'un pantalon ou d'une jupe.



*




Tout ce qui tombe et tord le corps.

Le contre-mur de bûches pour l'hiver.


La lame du ciel, ébréchée.

Le chiffre de la terre sur la terre.


Figue : participe passé

du soleil.






*




Ce livre restaure, en élevant à la dignité d'un genre poétique, la catégorie grammaticale des déclinaisons  : flexion, d'un mot sur la page, de la page dans l'espace, de l'espace dans le temps...



Heures d'hiver, la première partie

"décline", sur le mode neutre des calendriers de campagne, des séquences brèves prélevées dans les informations locales, qui témoignent d'une activité sociale et culturelle minimale. Le neutre n'est pas l'insignifiant, et le bord n'est pas l'exentrique.


La deuxième partie, Le journal du bord de terre redit à sa façon, dans le plus simple appareil prosodique, ce que disait Gertrude Stein, " la France est faite de terre ".




Gérard Arseguel
Le journal du bord de terre
Ulysse fin de siècle
éditions Virgile
















.
















12



le ciel

en haut

se retire toujours davantage

la terre

en bas

s'enfonce toujours davantage




dans les profondeurs





si on arrache une laîche

le gazon vient avec


chacun selon son espèce


crispations rages brèves

au contraire fugitivement

harmonie souplesse  danse



plages de calme






l'ordre des mots est indifférent



la lave qui se transforme en pierre

la pierre qui se transforme en lave

des pierres sonores




celui qui déplace une montagne

est celui  qui commence

à déplacer  des petits cailloux







































.