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Léonid Andreïv

Luntz

Aujourd'hui, j'ai peur des étoiles. Je me dis : comme elles sont gigantesques, comme elles sont indifférentes, et comme elles n'ont rien à faire de moi, et je deviens tellement petit, tellement pitoyable - comme, vous savez, une espèce de poussin qui se cache je ne sais où pendant un pogrom, qui reste là et qui ne comprend rien.

Verkhovtsev

Les étoiles et le pogrom...combinaison étrange.

Luntz

Le duvet vole, les vitres se cassent, et, lui, il se cache
à quoi il pense ?

Verkhovtsev

Il ne pense à rien. Il pense qu'il neige.

Luntz

J'ai peur de l'infini. Qu'est-ce que c'est, l'infini ? A quoi bon, l'infini? Tenez, moi, je regarde les étoiles : une étoile, dix, un million - et c'est sans fin. Mon Dieu, à qui est-ce que je me plaindrai ?





Léonid Andreïev
vers les étoiles
traduit par André Markowicz
José Corti
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Icebergs

clair

de

 terre

rayonnant
des
coutumes
de
tous
les
mondes
à
venir



nés
d '
une
parcelle
de
toi



d '
une
parcelle
inconnue
et
glacée
qui
s '    envole

A

B

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Walking in front of an icebreaker: Guido van der Werve, Nummer acht: Everything is going to be alright (2007)

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Toutes

les traces de mes pas...

dans la neige de l'hiver
seront effacées par le recouvrement d'une averse
ou fondues par élévation de la température


étant à présent et à l'heure de ma naissance

un effacement
d'effacer
de s'effacer
de ce qu'on efface ou de ce qui s'efface

total ou progressif

effacement d'une ligne
d'une trace
d'un contour
d'un pastel
d'un souvenir

comme l'effacement de tant d'oeuvres
qui furent portées aux nues

...qui se tient à l'écart

en évitant de se faire remarquer...

qui est effacé



effacement volontaire
excessif
geste d'effacement

de soi

désir d'effacement

modeste jusqu'à l'effacement






étant
plaisir au vent
plaisir au soleil
plaisir à la neige

étant
pour la première fois
dans le silence

étant
la froide et chaude réalité
le bien offert

étant
dans une chambre
à l'air frais

étant
les lumières changeantes
de la neige et la rumeur d'un monde plat



je m'efface
lentement et inexorablement

...

L.A.Photographies les Saisies janvier 2013

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En bon accord à ce point

                             d'intersection

de nulle part

de nul avant

de nul après

La surprise que je ressens

                                      est aisée

L'aise est cause de surprise

Je puis ne pas saisir

ne pas me souvenir

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Dans Watt Samuel Beckett crée avec humour et ironie un monde débordant de fantaisie loufoque, mais il nous offre aussi une fascinante réflexion sur les limites du langage, les errements de la logique et les frontières de la raison.

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Le moindre événement

Une brève rencontre

La contemplation d'un mot

L'observation d'un objet 

                    

d'une chose

sont toujours

des incidents 

brillants de clarté formelle

au contenu

impénétrable

Samuel Beckett looking

at a small fish through

 a magnifying glass

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West Face mount Shasta 2009

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Le fleuve est au-dedans de moi

La montagne partout autour de moi

Marchant sans cesse marchant

sous le pas         la terre tourne

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Ici et là n'importe pas

Il me faut toujours me mouvoir

Au sein d'une autre intensité

Pour une union plus intime, une communion plus profonde

...

En ma fin mon commencement.

avec T.S.Eliot

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Home is where one starts from.

In my end is my beginning.



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Aujourd'hui l'espace est splendide !

ciel féerique et divin !

bleu cristal du matin

mirage lointain !

tourbillon intelligent

délire parallèle


paradis de mes rêves !
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Christian Morton

Blank

Minimalistic

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Bernard Faucon

White hotel

13 ème chambre d'amour

2007

Pile & Face

          ce matin

le son du coeur

le lien de l'origine commune

le ciel couvre le feu

comme une cloche en terre

couvre les jeunes pousses pour les protéger du froid

la communion avec les êtres au milieu du désert

est un succès

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Trois

Gymnopédies

Pour accompagner la neige un matin
ErikSatie
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Wolfgang Laib,  poussière très fine

( généralement jaune )

produite dans les loges
                         des anthères
dont chaque grain
                   microscopique

est un utricule
          petit sac membraneux
contenant


le fluide qui féconde
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et encore

    LE MAT

Glory be to God for dappled things


toute chose insolite
hybride
rare
étrange
ou moirée
madrurée

( mais qui dira comment?)

de lent-rapide
d'ombreux-clair
de doux-amer





tout jaillit de Celui dont la beauté ne change

louange au Père ! 

avec

GMH

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J'ai quêté d'habiter

où nul vent ne fait rage

and I have asked to be
where no storms come
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Léon Gimpel

I have desired to go




where springs not fail
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J'ai désiré aller

où ne tarit l'eau vive,

Aux champs que nulle grêle acérée ne fustige,

où s'ouvre quelques lys.

Ce volume rassemble des poèmes et des proses du grand poète victorien Gerard Manley Hopkins, dans une remarquable traduction de Pierre Leyris qui met en lumière toute la tension et l'invention de cette oeuvre visionnaire. Le choix de poèmes, dont le Naufrage du Deutschland, chef-d'oeuvre de la maturité, est accompagné par des fragments de journal, sermons et lettres qui racontent l'âme du poète écartelée entre son amour de la poésie et les exigences de son sacerdoce.

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Alexy Dubinsky

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G.M.H.

Mais quel accueil faire à beauté ?

tout simple ....

reconnais, recueil en ton coeur ce doux don du ciel

puis laisse

laisse-le tranquille

....heart's light.....maid's son....

the master

ipse

the only one

king


head


there was single eye !



trésor in conquis de tout oeil

voie lactée d'après votre mesure

hauteur battant-le bleu

glissando   vertige  illusions

malgré les oui-dire


in deviné

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Matin   Beaufort

vent calme
la mort d'air
la manche ne bouge pas




calme complet

je suis ému de songeries
lovées autour de cette image






Photographie Felix Odell
fisherman on the Mediterranean Sicily 2008
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Herbert Ponting

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Fou

LE MAT


il marche résolument avec des chaussures rouges

enfonçant dans la terre un bâton rouge




éternel voyageur

peu-être pèlerin

détaché de tout besoin de tout complexe



illuminé  
dieu
   géant



un énorme élan d'énergie
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                              William Henri Jackson
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Collen Heslin

Untitled, cotton sheets, dye, and wood,
28"x46", 2012

Rainday, cotton sheets, dye, and wood,
48"x80"x54", 2012
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Edgar Degas

E. Manet

standing

1868

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je sors

l'air est froid

je passe

en italique

la montagne est presque cachée

surplis bleu et blanc

tout existe si fort

L.A.Photographie les Saisies janvier 2013

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