jeudi, juin 14, 2012

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Alaskan Boundary Tribunal, Sheet No. 24.:

Mt. St. Elias,
Agassiz Glacier,
Cascade Glacier,
Seward Glacier,
Marvine Glacier,
Hayden Glacier
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Il suffit de laisser agir
Spontanément la langue


J'aime


Alternance d'ondulation


Nitescence
Moire
Halo
Écho


Cet après-midi le vent est blanc


Le vent est blanc

Disent les vieux
Quand le vent ne trait pas la pluie
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Sur les restes


de quelque chose








de quelque chose

encre et
reflet

L'obscur aliment des signes
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Tout livre important participe
d'une certaine façon
du palimpseste

Emprunter
Pomper
Plagier
Imiter
Citer
Détourner
Copier

Moi amant de la vérité ?  Poète ?

OUI

Mais aussi

Animal rusé

Prédateur
Insinuant
Menteur
Masqué

Voltigeant Voguant  Flottant
Errant ça et là


Pas silencieux
Exubérance de félin
Guidé par mon flair vers tous les hasards

Vers les plus immémoriales forêts

Vampire 

Gentil vampire    mais vampire tout de même !

Félicité de poète et de bouffon !
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Il est vivant
Je suis vivant



C'est surtout le verbe "être" pivot de toute proposition grammaticale, que les effets de la grammaire sur la métaphysique sont le plus manifestes. On connaît la fameuse affirmation du Crépuscule des idoles :



Je crains que nous ne puissions jamais
 nous débarrasser de Dieu,
 parce que nous croyons encore à la grammaire.



Croire à la grammaire, c'est croire que les structures syntaxiques de la langue que nous parlons décrivent l'ordre du monde ( ordre social et politique aussi évidement ).
Comme l'écrit M. Haar :


Il suffit de laisser agir spontanément la langue
 pour qu'elle produise une théologie naturelle.

(à suivre)


Il est vivant
Je suis donc moi aussi vivant
rejoindre maintenant pas à pas      l'indépassable

Malin génie des langues !






L.A.Photographie, le Grand-Rocher juin 2012
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Qin Tianzhu (détail)


















Peut-être
M.N.
qui niche plutôt bas
dans les trous d'arbres  de murs 
en terre

Aux cris fins   clairs

tsui tsi avec trille bref
tetetete d'alarme et
fins sissi-sissi-sissi





Ce matin-là
il me sembla
comme si Dieu avait fait

avec un hiéroglyphe vivant
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tsui tsi avec trille bref
tetetete d'alarme et
fins sissi-sissi-sissi
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H.D



Je fus, disais-je, instruite en écriture
mais j’en avais seulement entendu parler












Je ne fus pas séduite
Je ne fus pas instruite
Ni invitée à pénétrer le sens du hiératique
mais quand l’oiseau ulula en passant
ce soir-là
il me sembla que je savais l’écriture
comme si Dieu avait fait l’image
et l’harmonisait
avec un hiéroglyphe vivant






(Palinodie, II, 3.)




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14 juin.2012
ALIVE

Je n'oublierez pas
ce très tôt matin












 





J' entends une chanson

Du vase en cris

En cristal







C'est là, c'est là tout le poème

Aube éphé
Aube éphé

Aube éphémère de reflets

Aube éphé
Aube éphé

Aube éphémère de reflets











C'est là, c'est là tout le poème










Du vase en cristal de Bohème


Avec
L.C.M.
A.B.
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Joseph Meyer




North pole
1860
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Georges Bataille


[...] Inhérente à la poésie, il existe une obligation de faire une chose figée d'une insatisfaction. La poésie, en un premier mouvement, détruit les objets qu'elle appréhende, elle les rend, par une destruction, à l'insaisissable fluidité de l'existence du poète, et c'est à ce prix qu'elle espère retrouver l'identité du monde et de l'homme. Mais en même temps qu'elle opère un dessaisissement, elle tente de saisir ce dessaisissement. Tout ce qu'elle put fut de substituer le dessaisissement aux choses saisies de la vie réduite : elle ne put faire que le dessaisissement ne prît la place des choses.   Nous éprouvons sur ce plan une difficulté semblable à celle de l'enfant, libre à la condition de nier l'adulte, ne pouvant le faire sans devenir adulte à son tour et sans perdre par là sa liberté. Mais Baudelaire, qui jamais n'assuma les prérogatives des maîtres, et dont la liberté garantit l'inassouvissement jusqu'à la fin, n'en dut pas moins rivaliser avec ces êtres qu'il avait refusé de remplacer. Il est vrai qu'il se chercha, qu'il ne se perdit, qu'il ne s'oublia jamais, et qu'il se regarda regarder ; la récupération de l'être fut bien, comme l'indique Sartre, l'objet de son génie, de sa tension et de son impuissance poétique. Il y a sans nul doute à l'origine de la destinée du poète une certitude d'unicité, d'élection, sans laquelle l'entreprise de réduire le monde à soi-même, ou de se perdre dans le monde, n'aurait pas le sens qu'elle a. Sartre en fait la tare de Baudelaire, résultat de l'isolement où le laissa le second mariage de sa mère. C'est en effet le « sentiment de solitude, dès mon enfance », « de destinée éternellement solitaire », dont le poète lui-même a parlé. Mais Baudelaire a sans doute donné la même révélation de soi dans l'opposition aux autres, disant : « Tout enfant, j'ai senti dans mon cœur deux sentiments contradictoires, l'horreur de la vie et l'extase de la vie ». On ne saurait trop attirer l'attention sur une certitude d'irremplaçable unicité qui est à la base non seulement du génie poétique (où Blake voyait le point commun — par lequel ils sont semblables — de tous les hommes), mais de chaque religion (de chaque Église), et de chaque patrie.


La littérature et le mal "Baudelaire"
dans oeuvres complètes, IX, Gallimard
1955, p.197-198.
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Louise Kikuchi












Raindrop
Reflecting sky
Sumi on paper
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" To live in this world

you must be able
to do three things:
to love what is mortal;
to hold it

against your bones knowing
your own life depends on it;
and, when the time comes to let it go,
to let it go. "



mary oliver
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