mercredi, juin 13, 2012

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Mountains 313
Digital Photograph printed on Hahnemühle
Photo Rag Pearl 320 gsm
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2011
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Transposer une excitation nerveuse en une image !

Première métaphore.

L'image à son tour transformée en un son !

Deuxième métaphore.



Et chaque fois,
saut complet d'une sphère à l'autre,
tout à fait différente et nouvelle .


MN
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Poésie verticale

SUMMIT

Tout est oeil ouvert
Et je fais partie de cet oeil

JUARROZ
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La dame dans le miroir

 On ne devrait pas davantage laisser les miroirs accrochés aux murs qu'on ne laisse traîner son carnet de chèques ou des lettres avouant d'odieux forfaits. En cet après-midi d'été, on ne pouvait quitter des yeux le long miroir suspendu dans l'entrée. Le hasard en avait décidé ainsi. Depuis les profondeurs du divan du salon, on pouvait voir, réfléchis dans ce miroir vénitien, non seulement la table au dessus de marbre qui lui faisait face, mais au-delà, un morceau de jardin. On pouvait voir une longue allée herbeuse longeant des talus plantés de grandes fleurs, et que le cadre doré coupait net dans un angle.    La maison était vide, et seul dans le salon on pouvait se prendre pour un de ces naturalistes qui, sous un camouflage d'herbe et de feuilles, se livrent à l'observation des bêtes les plus farouches — blaireaux, loutres, martins-pêcheurs — prenant leurs ébats librement et, pour leur part, en toute invisibilité. Cet après-midi-là, la pièce était pleine de ces créatures craintives, toute en ombres et lumières, rideaux soulevés par le vent, chute de pétales — toutes choses qui, semble-t-il, n'arrivent jamais en présence d'un observateur. Avec sa chemise de pierre, ses tapis, sa bibliothèque surchargée et ses cabinets de laque rouge et or, le paisible vieux salon campagnard regorgeait de ces bêtes nocturnes. Elles venaient faire des pirouettes sur le sol, avançaient délicatement, pattes hautes, queue étalée, et picoraient à coups de bec allusifs, se donnant des airs de grues, de troupeaux élégants de flamants roses délavés, ou de paons à la traîne veinée d'argent. Il y avait aussi des rougeoiements et des obscurités diffuses, comme si une seiche eût tout à coup répandu de la pourpre dans l'air ; la pièce avait ses coups de passion, de fureur, d'envie, et de chagrin, qui la submergeaient et l'assombrissaient, tout comme un être humain. Rien ne demeurait inchangé, ne fût-ce qu'un instant.

Virginia Woolf
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.Vous
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vous

by air by water

unapproachable
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La note SI
Comme

SOUFFLE
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Kengki Koentjoro

 














La beauté baroque réside dans la ligne

Serpentine

(appelée aussi   "Ligne de grâce"  )


Simplement harmonieuse et 

  "Ondoyante"


Cette ligne en  S est alors nommée

"Ligne de beauté"






Les belles formes font courir l'oeil
en une poursuite folâtre

La beauté n'étant rien d'autre que :

La complexité ordonnée de la forme qui entraîne l'oeil,
et l'intelligence avec lui,
a courir à sa poursuite.
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Pourquoi Miracle ?

Parce qu' aujourd'hui est encore le Printemps




Un jour de Printemps



Le jour est savant

Le jour est clair

Clair comme le mot clair


Allez dans le clair !
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n°25
Christophe Manon
Hologrammes









poème langue arrachée de la langue bouche de l'étoile sourde du crâne oeil fluide du silex et de l'oiseau oui celui qui guide en son tâtonnement l'aveugle l'écartelé poème parole nomade des chemins des pistes et des sentes arides cercle de la langue dans le creux de la main souffle de la terre et du ciel et de l'océan mêlés langue de l'arbre arraché à la parole du centre chemin de la bouche au coeur tellurique de l'âtre et que veille le passeur du chant poème oui danse du pied
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Fondé en 1995, Le Jardin ouvrier achèvera sa trajectoire en 2003, au terme de 39 livraisons (et d'une vingtaine de suppléments). De présentation modeste et d'une diffusion quasi-confidentielle, cette singulière entreprise va très vite s'avérer l'un des laboratoires les plus actifs de la recherche poétique contemporaine, expérimentant des modes de composition radicalement nouveaux tout en cherchant à rendre compte de l'état d'épuisement actuel de la société. À partir du «cercle picard» que Ch'Vavar avait déjà constitué autour de lui (avec Konrad Schmitt et Lucien Suel notamment), la revue accueille bientôt de plus jeunes collaborateurs, comme Christophe Tarkos, Laurent Albarracin, Nathalie Quintane, Olivier Domerg et bien d'autres. Établie par Ivar Ch'Vavar lui-même, la présente anthologie retrace l'ensemble de cette aventure collective. La matérialité des textes réunis, leur manière de prendre en charge le réel sans rien abdiquer de leurs revendications formelles en font un objet étrange, très éloigné de l'image qu'on se fait généralement de la poésie - dont la bienséance est ici battue en brèche et les perspectives réinventées.

Couverture :
dessins de Pinocchio, 2005
Annette Messager

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