mardi, juin 12, 2012

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Diagram poetry:

A to Z,
Today is Hot,
Discovery of the Sun,
Scream




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On. Say on. Be said on. Somehow on.
Till nohow on. Said nohow on.

Say for be said . Missaid.
From now say for be missaid.

Say a body. Where none. No mind. Where none. That at least. A place. Where none. For the body. To be in. Move in. Out of. Back into. No. No out. No back. Only in. Stay in. On in. Still.

All of old. Nothing else ever. Ever tried. Ever failed.
No matter. Try again. Fail again. Fail better.

First the body. No. First the place. No. First both. Now either. Now the other. Sick of the either try the other. Sick of it back sick of the either. So on. Somehow on. Till sick of both. Throw up and go. Where neither. Till sick of there. Throw up and back. The body again. Where none. The place again. Where none. Try again. Fail again. Better again. Or better worse. Fail worse again. Still worse again. Till sick for good. Throw up for good. Go for good. Where neither for good. Good and all.

Samuel Beckett, Worstward Ho,
London, John Calder,
1983, p. 7-8.
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Image de l'autre côté

Signe qui pointe plus haut ou plus bas

Signal sans code



Message enrobé dans un autre message
dont le destin est la perte



Musique qui se déverse sur elle même

Escargot abandonné
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Ceci

Ciel lisse

Sommeil
Lumière

L'appel et le signal de la paupière

Ceci

Dans le crâne tout disparu

Tout ?

Non

Disparition de tout ne se peut













René Magritte
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Ceci

Le calme de la montagne
au bord du Lac de la Tempête

Ceci

Je me dégage pour regarder
encore plus loin

Ceci

C'est l'immobilité qui frappe le plus et qui donne
à ce lieu une vérité irréelle pleine de charme


Maintenant je lis   j'entends    et je note

Ceci

Le moindre jamais ne peut-être néant.

Jamais au néant ne peut-être ramené.

Jamais par le néant annulé.



Encore
Ceci

Sonder
ma puissance intérieure constamment
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Trevor Richter





nova scotia fishing cabin
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L' Innommable


Où maintenant ? Quand maintenant ? Qui maintenant ? Sans me le demander. Dire je. Sans le penser. Appeler ça des questions, des hypothèses. Aller de l’avant, appeler ça aller de l’avant, appeler ça de l’avant. Se peut-il qu’un jour, premier pas va, j’y sois simplement resté, où au lieu de sortir, selon une vieille habitude, passer jour et nuit aussi loin que possible de chez moi, ce n’était pas loin. Cela a pu commencer ainsi. Je ne me poserai plus de questions. On croit seulement se reposer, afin de mieux agir par la suite, et voilà qu’en très peu de temps on est dans l’impossibilité de plus jamais rien faire. Peu importe comment cela s’est produit. Cela, dire cela, sans savoir quoi. Peut-être n’ai-je fait qu’entériner un vieil état de fait. Mais je n’ai rien fait. J’ai l’air de parler, ce n’est pas moi, de moi, ce n’est pas de moi. Ces quelques généralisations pour commencer. Comment faire, comment vais-je faire, que dois-je faire, dans la situation où je suis, comment procéder ? Par pure aporie ou bien par affirmations et négations infirmées au fur et à mesure, ou tôt ou tard. Cela d’une façon générale. Il doit y avoir d’autres biais. Sinon ce serait à désespérer de tout. Mais c’est à désespérer de tout. À remarquer, avant d’aller plus loin, de l’avant, que je dis aporie sans savoir ce que ça veut dire. Peut-on être éphectique autrement qu’à son insu ? Je ne sais pas. Les oui et non, c’est autre chose, ils me reviendront à mesure que je progresserai, et la façon de chier dessus, tôt ou tard, comme un oiseau, sans en oublier un seul. On dit ça. Le fait semble être, si dans la situation où je suis on peut parler de faits, non seulement que je vais avoir à parler de faits, non seulement que je vais avoir à parler de choses dont je ne peux parler, mais encore, ce qui est plus intéressant, que je, ce qui est encore plus intéressant, que je, je ne sais plus, ça ne fait rien. Cependant, je suis obligé de parler. Je ne me tairai jamais. Jamais.

Samuel Beckett
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Kawabata Gyokusho


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Le mouvement m'apparaît vie et joie
l'immobilité ou la lenteur, mort et diable.

Hé là ! Hé là ! le monde entier est endormi !


Les arbres cressonnent   buis sonnent    frissonnent

Les arbres buissent

Le Jour
     buisse

Buiser :
garnir avec du buis
notamment avec du buis bénit




Casa nova
Histoire de ma vie

J'ai envoyé à l'Enfer la tristesse




Quand le chemin est trop rude pour mes pieds
ou trop escarpé pour mes forces
je le quitte pour quelque sentier uni et velouté
où l'imagination a semé les boutons de rose des plaisirs



Il n' y a pas
dans le corps humain
de partie plus intéressante que le nerf




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Michel Deguy


BORD



Pourquoi revient cette formule aimée
"Au bord du monde encore une fois"
Qu'est ce bord, qu'est-ce "bord", être-au-bord
La bordure chez Baudelaire et
La terrasse des princes de Rimbaud
Avec vue sur le monde et le tout comme
Ayant passé par ici qui repassera par là











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.Donnant

Donnant est la formule


L'échange sans marché

où la valeur d'usage ne serait que l'échange du don


M.D
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Koon Wai Bong
Mountains after rain



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TODAY


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Mortimer Offner  1924











Les mains ne sont ni vraies ni réelles ....

Elles sont des mystères qui habitent nos vies...



Parfois, quand je contemple mes mains,
j'ai peur de Dieu ...



Il n'y a pas de vent qui agite les flammes des bougies,
et regardez, elles bougent...

De quel côté se penchent-elles ?





O Marinheiro

Je tenais la vie par la main entre les rochers, à marée basse, à l'heure où l'on dirait que la mer a croisé les mains sur son coeur ....









Pau Rockett Glenn Gould's hands 1956
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Garry Winogrand


















Lire
C'est
Entendre








Bill Brandt
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Le ROMAN est une idole.
Le ROMAN est un totem.
Le ROMAN est le grand pan.
La vie de chacun ne constitue-t-elle pas un ROMAN ?
Chaque fait divers ne peut-t-il s'avérer un ROMAN ?
Les divans des psys égrènent-t-ils autre chose qu'une longue
guirlande de ROMANS ?

Une souffrance intense ?
Un ROMAN.
Un trauma d'enfance ?
Un ROMAN.
Un secret de famille ?
Un ROMAN.
La douleur du deuil ?
Un ROMAN.
Des ratés au boulot ? au pieu ?
Un ROMAN.
Une dépression ? un cancer ? un alzheimer ?
Un ROMAN...un ROMAN, vous dis-je !

Cécile Guibert, l'écrivain le plus libre, l'infini....


Faut-il te rappeler, lecteur, que la question de la littérature dépasse infiniment celle du genre dans lequel sa parole s'envole ? Et que t'importe après tout la forme du flacon - poème, théâtre, essai, discours - du moment que l'énergie ponctuée des phrases enflamme ton cervelet ?
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