lundi, janvier 30, 2012

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Tichodromadidae















Vol irrégulier de papillon

Grimpe contre les rochers
Entr'ouvrant les ailes par saccades

Sifflement clair et montant
tuî-tih ou triu-tih

Chant sonore et mélodieux
tsitsitsituî....

Queue courte  et long bec arqué








De 2009 à 2011, Christophe Sidamon-Pesson a réalisé un de ses rêves : partager la vie du tichodrome, au cœur des Alpes. Symbole des parois abruptes des montagnes les plus escarpées, avec ses grandes ailes rouge carmin, le tichodrome a provoqué chez le photographe une véritable passion. Après l’apprivoisement du vide à près de trente mètres au-dessus du sol, une approche empreinte du plus profond respect et de longues journées à guetter le passage de l’oiseau, il nous dévoile le tichodrome, très peu souvent photographié, sous des aspects inhabituels, voire totalement inédits. Des images où la réalité côtoie le merveilleux et la poésie.

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Jorge Luis Borges     comme le fleuve sans fin

















Contempler le fleuve fait de temps et d’eau
Et se souvenir que le temps est un fleuve aussi,
Savoir que nous nous perdons comme fait le fleuve
Et que les visages passent comme l’eau.

Sentir que la veille est elle aussi un sommeil
Qui rêve de ne point dormir, et que la mort
Que craint notre chair est cette même mort
Qui vient chaque nuit, qu’on appelle sommeil.

Voir dans le jour, dans l’année un symbole
Des jours de l’homme et de ses ans ;
Convertir l’outrage des ans
En une musique, un bruit, un symbole.

Voir le sommeil dans la mort, dans le couchant
Un or triste, telle est la poésie
Qui est immortelle et pauvre. La poésie
Revient comme l’aurore et le couchant.

Parfois, le soir, un visage
Nous regarde du fond d’un miroir :
L’art doit être comme ce miroir
Nous dévoilant notre propre visage.

On raconte qu’Ulysse, rassasié de prodiges,
Pleura d’amour en retrouvant son Ithaque
Verte et humble. L’art est cette Ithaque
Riche d’une verte éternité, non de prodiges.

Il est aussi comme le fleuve sans fin
Qui passe et qui reste, toujours le cristal d’un seul
Inconstant Héraclite, qui est toujours le même


Et autre pourtant, comme un fleuve sans fin.


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SYLVIE GERMAIN

Rendez-vous nomades


" Qu'en est-il de Dieu ? Est-ce une invention, et si oui, de quel type : une oeuvre géniale créée par l'imagination humaine, une découverte insoupçonnée, inimaginable, opérée par voie de révélation, une pure fiction construite sur fond de peur et de désir, un mensonge phénoménal concocté pour les naïfs ? On peut opter pour une signification unique et s'y tenir sa vie durant, ou migrer d'un sens à un autre au fil du temps. On peut aussi déambuler sans fin, en zigzag et en spirale, autour d'une seule signification qui s'impose plus troublante et magnétique que les autres, pour l'interroger, encore et encore. Et si celle-ci, aussi sapée, criblée de doutes, de points critiques et de pénombres soit-elle, coïncide avec les données de la religion reçue en héritage par voie du hasard de la naissance, alors ce hasard se transforme progressivement en aventure, et l'aventure en destin, à force d'être sans cesse relancée, poursuivie."

S.G.












ALBIN MICHEL
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