dimanche, juin 17, 2012

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Cy Twombly


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1 commentaire:

  1. En revoyant Cy, je vous communique un bel article paru chez le souffle blanc -

    http://www.flickr.com/photos/strombe/5978025354/in/set-72157626001437899


    From the immense mess. the Immensity ©

    J’ai mis longtemps avant d’écrire sur Cy Twombly (né 1928), lorsque j’ai appris sa disparition le 5 juillet 2011. A Rome. Oui il aimait Rome et s’y était installé définitivement entre 1957-1959. Il célèbre la naissance de son fils avec « The Age of Alexander » en 1959.60. D’ailleurs, certains entrevoyaient dans son style calligraphique les réminiscences des graffitis hantant les ruines des tables et colonnes de la Rome antique. Souvenons- nous de ces autres tableaux et de ces titres évocateurs : en 1962 « La vengeance d’Achille », « Achille pleurant la mort de Patrocle », etc. [« Shades of Achille, Patroclus and Hector » dans la série ‘Fifty Days at Iliam] évoquée dans une technique mixte (par le biais cendreux du graphite et le fluide de l’huile) la douleur accrue, l’acuité de la violence dans l’immensité d’une toile blanche en deuil. Il aimait l’étoffe étouffée des héros et des légendes et s’en servait pour les égorger de couleurs, pour les dégorger d’une manière presque qui ne lui appartenait qu’à lui.

    :: Il aimait palper l’histoire et le mythe par le biais de l’Expressionnisme abstrait au départ (dans les années 50, il s’était inscrit au Black Mountain College sur les conseils du grand Rauschenberg avec qui il partagera des locaux plus tard et des expositions; au côté de Kline et Motherwell, qui confiera qu’il n’aura rien à apprendre à Twombly !). Il usait de ce langage secret à travers son propre langage et ses propres secrets. Ses signes demeurent des murmures immédiats et spontanés, à franchir et sans fin. Son vocabulaire est un brouillon volcanique informel, si loin des conventions, incorporant des lettres, des chiffres et des mots dans un brouhaha se reflétant dans une mare à la fois poétique, mythologique et historique dont le titre servait de fil d’Ariane. De cette manière il se libérait de l’iconographie traditionnelle et du langage visuel même de l’Expressionnisme abstrait que l’on pourrait être amené à connaître. Par ailleurs, à la fin des années 60, on observe un tournant plus austère dans son travail et se tourne peut-être davantage vers le mode contemplatif par l’utilisation plus aigue de la géométrie.

    :: Cy Twombly était pour moi un héros contemporain distinctif du langage poétique et énigmatique, plein de feu dans l’émotion et le trait énergique saillant. Un feu d’artifices sans notion de l’artificiel, artifice au sens de l’habilité ou du sublime subterfuge, de ce feu d’étincelles où les couleurs explosent en explorant une part de nous même, presque invisible malgré la crudité des couleurs ou l’apparence simple du gribouillage. Dessinateur, peintre, graveur et sculpteur, il possédait même sous son aile l’arc de la photographie auquel on ne peut demeurer insensible si l’on est à l’écoute du chœur de Cy.

    :: La nouvelle de sa mort est tombée comme une flèche et j’ai passé une partie de cette soirée à soulever l’immense fouillis de ses pétales, à fouiller la légèreté de sa profondeur. Maître de l’improvisation. Maître du signe. Barthes venait parfois en résonance. Combien d’échos. Combien de labyrinthes. Un monde d’illusions d’allusions à décrypter.

    :: « La définition même de l’écriture, c’est d’être en soi absolument une sorte d’excès, une sorte e bout. On ne lâche une écriture que lorsqu’elle a été jusqu’au bout. « (Roland Barthes) Ebranlée par sa disparition malgré le cours des choses, je voyais dans l’illumination de la nuit, toutes ces pétales se détacher comme des membranes éruptives dans le méandre des couleurs, toutes ces griffures entre l’oiseau de Milan et le Phénix, toutes la fougue de ces signes comme des gestes vulcaniens au fond de la nuit et je souriais dans ce chaos de l’ultime tremblement des sens à cette manière absolue et du bout (mine, crayon ou pinceau) auquel nous renvoie Barthes . Car même d’une envolée, seul demeure l’essence et l’essentiel.

    ₣.w

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