jeudi, avril 26, 2012

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Le chinois moustachu peint sur les boiseries du café Florian plisse d'un sourire jaune ses petits yeux voyous de matou repu. Je salue cet important personnage de la mythologie secrète de Venise en levant ma tasse, riche d'un moka parfumé, à la santé de ce lettré de plaisante compagnie qui fut l'ami et l'inspirateur de tant d'écrivains ou d'artistes de passage dans sa loge-bonbonnière ouverte sur le plus étonnant théâtre où se joua jamais la comédie humaine.























Laissons la nuit enterrer la nuit au terme d'obscures et lentes gestations où affleure l'impalpable. Si la beauté est devenue à son tour un ghetto, nulle part ailleurs elle n'ouvre sur autant de mondes. Oublions pour l'instant la vase au fond des canaux, les palais qui s'enfoncent, tout ce qui se défait là-dessous : tant de pourriture mimant tant de splendeurs. La gloire, qui irradie certains lieux chargés d'histoire, s'insinue par surprise dans l'esprit du voyageur.


Marc Alyn
Le piéton de Venise
Bartillat
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