dimanche, avril 08, 2012

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     L ' Écart



Ils ressentaient comme une meurtrissure cette faute dans le temps, et la voix insistait sur la blessure mettant à nu une vulnérabilité ancienne : l'élaboration du silence. Cette marge, lame récidivée dont aucune courbe ne se dessinait à l'horizon. " comme on porte une parure. "



























Un lyrisme objectif...

L'un des traits du lyrisme moderne est la recherche paradoxale de l'objectivité lyrique, c'est-à-dire aussi bien d'un lyrisme pour lequel l'objet prévaut sur le sujet (celui de Ponge par exemple) qu'un lyrisme ayant pour extrême souci de contrôler et transposer les affects dont il procède. L'exemple le plus remarquable est offert par l'oeuvre d'Anne-Marie Albiach :


"C'est dans le même contexte, me semble-t-il, qu'il faudrait parler du "lyrisme" spontané d'Anne-Marie Albiach, qui porte sa phrase au chant, au phrasé, qui la pousse (et de plus en plus à mesure que son œuvre progresse) à transposer la réaction affective, la "passion" qui toujours l'anime.

Mais là encore, comme pour la tendance "baroque", et plus encore peut-être, ce lyrisme premier, foncier, s'il est presque toujours présent chez elle, fait l'objet d'un rigoureux contrôle, d'un travail qui vise à l'intégrer en ne le laissant pas dominer, proliférer, emporter.

C'est là sans doute une des caractéristiques les plus singulières de cette écriture par rapport aux propositions qui lui sont contemporaines: il s'agit d'une poésie musicale sans musicalité, personnelle-impersonnelle, lyrique non Lyrique, ou d'une poésie qui parviendrait à quelque chose comme une neutralité ou objectivité lyrique. "

Extrait de Théâtre du poème,
de Jean-Marie Gleize, aux éditions Belin
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