mardi, janvier 31, 2012

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Vite !
















Vite !  est-il d'autres vies ?


Demandait Rimbaud
Sur le qui-vive d'un désir inapaisable.






L.A.Photographies
 les Saisies janvier 2012
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" Qu'est-ce qui résonne au coeur
de la vie des hommes ? Ce bruit
entre les rumeurs, ce cri entre
les regards, entre les silences ?
Qu'est-ce qui se cache
et se montre à la fois ?
Qu'est-ce qui revient ? "


Alain Suied
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Usnée     Ressource infinie : l'immobilité
















Souple à l'état humide

Fructifications ciliées
Tinctoriales

Sur l'écorce des arbres
Ils semblent toujours figés

Immobiles

Lichens
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Ainsi, tandis que nous nous appliquons
à effacer, cacher ou au moins brouiller nos traces,
les oiseaux pourront passer à travers notre vide,
les oiseaux qui jamais ne sont préoccupés de
leurs traces.

Roberto Juarroz
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Le vide





Le manque

L'absence

La béance

L'oubli

Le silence

L'indigence

Le désert

Le néant









La liste est longue et variée des mots en " creux "  qui désignent le rien, cet indéfinissable par excellence. On ne peut qu'indiquer, de loin, de façon vague, ce je-ne-sais-quoi dont on ressent parfois le passage -






un glissement un effleurement furtif - au détour d'une émotion, d'un souvenir en fuite, d'une pensée dépassée par l'énormité ce qu'elle essaie de penser, d'une parole soudain saisie par le doute ou comme aspirée par un coup de vent. On ne peut que pressentir " la présence " follement paradoxale du rien qui frémit dans les douves cernant notre conscience, l'ampleur du manque qui hante tout notre être et qui sans fin aiguise notre désir à vide, à vif, qui cherche à tâtons son orient.



L.A.Photographie les Saisies janvier 2012
avec Sylvie Germain, rendez-vous nomade Albin Michel P.67/68.
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Dieu-Rien
Dieu-Aucun       Personne
Dieu-Zéro













Signe numérique dénué de valeur propre

Signe nul et cependant fabuleusement fécond qui

Du fait même de sa non-existence

Permet l'émergence d'ordre d'unités absentes

Le zéro qui " n'existe pas " par lui-même

A la puissance de faire advenir à l'existence

Ce qui sans lui n'existerait pas



Loué sois-tu Personne
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OVALE   comme le Zéro
















Aussi bien le clos et le plein
Que le déclos et le vide

Germe
D'un Epicé à naître






L.A.Photographies les Saisies janvier 2012
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Dieu    Le plus problématique de tous les mots
















... un mot qui me fuyait
quand ma lèvre saignait de langage.


Un mot qui allait à côté des mots,
un mot à l'image du silence,
embuissonné de pervenches et de chagrin.

Paul Celan






Dieu

Il règne autour de ce vocable tant d'obscurité, de flou et de tapage, qui ont permis et sans fin suscitent tant de dérives, d'aberrations et surtout de crimes.

Pourtant , c'est de la lumière qui luit dans sa racine la plus ancienne, dei - " briller ". Dans les langues germaniques, l'origine, également indo-européenne mais provenant d'une racine différente, des mots qui désignent Dieu, renvoie à l'idée d'appeler, invoquer, et dans les langues slaves, à celle de richesse.






L.A.Photographies, les Saisies janvier 2012
Sylvie Germain, Rendez-vous nomade p.66
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ÉTAT DU CIEL



Nuageux avec éclaircies après dissipation du stratus

Bas en début de matinée


Très nuageux l'après-midi
Couvert le soir
Ensoleillement proche de 20%.

Immobilisez vos pieds
Il n'y aura pas de problème.

Comme les montagnes sont immobiles
Les personnes cultivées réfléchissent
Sans changer d'endroit.

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Vous  dans le caché et l'apparent de la forêt



L.A.Photographie les Saisies janvier 2012
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ni le caché ni l'apparent














Ce qui est, est plus que ce que l'on voit, écrit Abraham Heschel.



Ce qui est, est lointain et profond.
 L'être est mystère.



Le monde du connu est un monde inconnu,
et ce qui est le plus saisissant, le plus déroutant,
ce ne sont ni les miracles ni les phénomènes prodigieux,
ni le caché ni l'apparent, mais le caché dans l'apparent.















L.A.Photographies les Saisies janvier 2012








A.J.Heschel, Dieu en quête de l'homme.

Philosophie du judaïsme, Seuil 1968 p.64/66

Rendez-vous nomade Sylvie Germain P.97
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lundi, janvier 30, 2012

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Tichodromadidae















Vol irrégulier de papillon

Grimpe contre les rochers
Entr'ouvrant les ailes par saccades

Sifflement clair et montant
tuî-tih ou triu-tih

Chant sonore et mélodieux
tsitsitsituî....

Queue courte  et long bec arqué








De 2009 à 2011, Christophe Sidamon-Pesson a réalisé un de ses rêves : partager la vie du tichodrome, au cœur des Alpes. Symbole des parois abruptes des montagnes les plus escarpées, avec ses grandes ailes rouge carmin, le tichodrome a provoqué chez le photographe une véritable passion. Après l’apprivoisement du vide à près de trente mètres au-dessus du sol, une approche empreinte du plus profond respect et de longues journées à guetter le passage de l’oiseau, il nous dévoile le tichodrome, très peu souvent photographié, sous des aspects inhabituels, voire totalement inédits. Des images où la réalité côtoie le merveilleux et la poésie.

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Jorge Luis Borges     comme le fleuve sans fin

















Contempler le fleuve fait de temps et d’eau
Et se souvenir que le temps est un fleuve aussi,
Savoir que nous nous perdons comme fait le fleuve
Et que les visages passent comme l’eau.

Sentir que la veille est elle aussi un sommeil
Qui rêve de ne point dormir, et que la mort
Que craint notre chair est cette même mort
Qui vient chaque nuit, qu’on appelle sommeil.

Voir dans le jour, dans l’année un symbole
Des jours de l’homme et de ses ans ;
Convertir l’outrage des ans
En une musique, un bruit, un symbole.

Voir le sommeil dans la mort, dans le couchant
Un or triste, telle est la poésie
Qui est immortelle et pauvre. La poésie
Revient comme l’aurore et le couchant.

Parfois, le soir, un visage
Nous regarde du fond d’un miroir :
L’art doit être comme ce miroir
Nous dévoilant notre propre visage.

On raconte qu’Ulysse, rassasié de prodiges,
Pleura d’amour en retrouvant son Ithaque
Verte et humble. L’art est cette Ithaque
Riche d’une verte éternité, non de prodiges.

Il est aussi comme le fleuve sans fin
Qui passe et qui reste, toujours le cristal d’un seul
Inconstant Héraclite, qui est toujours le même


Et autre pourtant, comme un fleuve sans fin.


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SYLVIE GERMAIN

Rendez-vous nomades


" Qu'en est-il de Dieu ? Est-ce une invention, et si oui, de quel type : une oeuvre géniale créée par l'imagination humaine, une découverte insoupçonnée, inimaginable, opérée par voie de révélation, une pure fiction construite sur fond de peur et de désir, un mensonge phénoménal concocté pour les naïfs ? On peut opter pour une signification unique et s'y tenir sa vie durant, ou migrer d'un sens à un autre au fil du temps. On peut aussi déambuler sans fin, en zigzag et en spirale, autour d'une seule signification qui s'impose plus troublante et magnétique que les autres, pour l'interroger, encore et encore. Et si celle-ci, aussi sapée, criblée de doutes, de points critiques et de pénombres soit-elle, coïncide avec les données de la religion reçue en héritage par voie du hasard de la naissance, alors ce hasard se transforme progressivement en aventure, et l'aventure en destin, à force d'être sans cesse relancée, poursuivie."

S.G.












ALBIN MICHEL
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dimanche, janvier 29, 2012

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La nymphe à la voix sonore,
qui ne sait ni répondre par le silence à qui lui parle,
ni prendre elle-même la parole la première,
Écho, qui renvoie le son.


Ovide, Les Métamorphoses
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Eyes





Grass in winter
Still alive
Crawler












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Saul Steinberg   autogeography


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L'un des noms de Dieu en hébreu est Hamakom
qui signifie : Lieu. Dieu est le lieu - comme le livre.
Dieu, à travers Son Nom, est le livre.
E.Jabès

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HHideo Susuki
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Kathryn Clark


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Goutte froide d'altitude



Régime de bise
Descente d'air sibérien











L'herbe glacée recouverte de givre
glissait et changeait de couleur dès que l'effleurait
une main humaine.




L.A.Photographies Beaufort janvier 2012

Varlam Chalamov récits de la kolyma, les baies.
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K




Il n’y a pas d’avoir, juste un être,
juste un être qui aspire au dernier souffle, à l’asphyxie.
 

















 
La démesure du monde, cela console, semble n’être que numérique






En allemand le mot sein a deux significations :
existence et lui appartenir



 
© Franz Kafka _ 23 janvier 2012








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samedi, janvier 28, 2012

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via les yeux d'argent
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Loué sois-tu personne












C'est-à-dire personne !


Le nul ! l'étranger  le vide et le sel sur ma langue
Qu'emporterais-tu
Si tu devais vivre sur une île ?

Chappaz
Je me contenterais de ce seul vers inépuisable

Jette-toi où tu ne sais pas.
Loué sois-tu  personne !
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Cy Twombly


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.2006
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MOESTA ET ERRABUNDA
Dis-moi, ton coeur parfois s'envole-t-il, Agathe,
Loin du noir océan de l'immonde cité,
Vers un autre océan où la splendeur éclate,
Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ?
Dis-moi, ton coeur parfois s'envole-t-il, Agathe ?
 
La mer, la vaste mer, console nos labeurs!
Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs,
De cette fonction sublime de berceuse ?
La mer, la vaste mer, console nos labeurs!
 
Emporte-moi, wagon! enlève-moi, frégate!
Loin! loin! ici la boue est faite de nos pleurs!
- Est-il vrai que parfois le triste coeur d'Agathe
Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs,
Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate?
 
Comme vous êtes loin, paradis parfumé,
Où sous un clair azur tout n'est qu'amour et joie,
Où tout ce que l'on aime est digne d'être aimé,
Où dans la volupté pure le coeur se noie!
Comme vous êtes loin, paradis parfumé!
 
Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant, derrière les collines,
Avec les brocs (le vins, le soir, dans les bosquets,
- Mais le vert paradis des Amours enfantines,
 
L'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l'Inde et que la Chine?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l'animer encor d'une voix argentine,
L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs?
 
Baudelaire
 
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 Pierre Vargaftig



Rien ni la neige
Gouffre après gouffre


Et fuir et fuir
Et moi le même


Essence tôles
Loques au galop


Ce tocsin d'herbe
Autour du vent


L'enfant qu'on brûle
Avec les autres









Orbe, dit le Robert, désigne l'espace circonscrit par l'orbite d'une planète ou de tout autre corps céleste. Et c'est aussi un adjectif : un mur orbe est un mur qui n'est percé d'aucune ouverture. Et c'est aussi l'orbite elle-même. Et le nom d'une rivière. Et il qualifie ce qui meurtrit la chair sans l'entamer. Et c'est encore toute trajectoire ou tout mouvement circulaire.

Orbe.Il n'y a même pas à choisir.



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Trois bouquets dans le brouillard






Saules & Sapins










L.A¨Photographies les Saisies janvier 2012
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Poésie
Elle a les sens et l'espace qu'il lui faut





Rayons de soleil et
Sillons dans le pin


L.A.Photographie les Saisies janvier 2012
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Tourmaline















Je la rencontre
Elle me rencontre
Je me rencontre
Rencontrer rencontre rencontrer

Ce que je peux traduire par :

Je la chante
Elle se chante
Je me chante
Chanter chante chanter




Bénéfique pour le sommeil
Renforce le corps et l'esprit
Dissipe la peur et les influences négatives
Aide à équilibrer le système endocrinien

Cyclosilicate
Noire
Hexagonal
Quadratique
Prismatique
Aciculaire
Dureté 7 à 7,5

T O U R M A L I N E



L.A.Photographie les Saisies janvier 2012
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Le Jaspe Orbiculaire
Est une variété de Jaspe Océan
Pierre de régénération
















Le mot intéressant, ici, est 

régénérer

Philippe Sollers
esprit céleste, voyageur du temps, écrit  :


" Être-temps a le don de régénérer : aujourd'hui régénère demain, aujourd'hui régénère hier, hier régénère aujourd'hui, aujourd'hui régénère aujourd'hui, demain régénère demain. "

Le temps générationnel est dégénérant. Seuls les dégénérés du temps lui attachent de l'importance. La régénération est un don du temps. Il n'y a ni superposition ni juxtaposition du temps passé et présent. Le temps ne passe pas, il surgit, c'est un feu, une rotation, une combustion. à ceux qui seraient tentés d'immobiliser le temps, on rappelle que " le Bouddha lui-même est temps " ( comme le rat ou le singe ). " Héraclite " est temps, " J.C." est temps, "Génie" est temps, "Bach" est temps. On devrait d'ailleurs dire Temps-Être plutôt qu' Être-Temps.












L'univers n'est ni en mouvement ni immobile

 ni en progression ni en régression

 Régénération seulement


Cela dit  on vous l'accorde 

La régénération est comme le printemps


Un essaim de mouettes rieuses passe en criant.


 Je suis  est temps













Jaspe Orbiculaire

La vibration régénérante 
de ces masses concentriques colorées
résonne

avec mes cellules



L.A.Photographies, les Saisies janvier 2012
source texte Ph.Sollers, Les Voyageurs du Temps, Gallimard P.181/182









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Echappée du liable




















Tel, parfois, qui peut-être lié, afin d'échapper à un genre de lien se soumet à un autre. Voilà ce que celui qui veut lier doit observer, pour mettre en oeuvre les moyens capables de lier le liable, en s'appuyant sur les liens par lesquels l'autre est déjà tenu. ( G.Bruno.)





L.A.Photographies les Saisies janvier 2012
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